Dictionnaire international des militants anarchistes
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BLAIN, Gérard, Albert, Léon
Né le 15 juillet 1947 à La Ferté Chevresis (Aisne) - Employé dans le transport ; chauffeur de camion et car - FA – CFDT - Toulon (Var)
Article mis en ligne le 3 août 2021
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

Gérard Blain est le fils de Martial Blain (décédé) qui était exploitant forestier et très portée sur la religion et de Bernadette Noiret (décédée et sans profession).
De 9 à 16 ans il fut pensionnaire dans un établissement religieux où, dit-il, il fit « les 400 coups » et où il se heurta à un "préfet" d’extrême droite. Pour fuir cette situation il s’engagea dans l’armée à 17 ans et suivit une école militaire de l’armée de l’air. Il en sortit technicien de la navigation aérienne. Face à son insoumission à la discipline militaire des colonels le traitèrent d’anarchiste, terme dont il ignorait alors le sens. Suite quelques recherches, il s’y reconnut et s’en revendiqua.

Après quelques temps d’errance et en quête d’identité à Paris, en Angleterre, à Rochefort, il arriva à Toulon en 1972 où il voulait travailler dans le transport de personnes ou de marchandises alimentaires. Là, il contacta les anciens du groupe Louise Michel de la FA, les anarchistes espagnols et la libre-pensée à laquelle il adhéra. Avec un compagnon, Edward Theillet, ils créèrent le groupe de la région toulonnaise - FA.
Durant cette période Gérard Blain fut de toutes les luttes locales : luttes pour les plages du Mourillon, le sentier des douaniers, contre l’autoroute B52, grève de la SAAV, grève à CEDIPAM-COGEDIS, à l’Hôpital, à la CAT, au car GABY, etc. En 1977, il participa à l’organisation du congrès de la Fédération anarchiste à La Valette-du-Var.

En 1978, il fut avec notamment Bruno Nappi, Vicent Tortira et Antoine Martinez Titine, de l’aventure "radio trottoir", l’une des premières radios pirates de Toulon émettant depuis le Mont Faron. et pourchassée… Un samedi midi, alors que le collectif émettait du mont Faron et suite après une vive altercation avec la police, ses amis furent condamnés à 2 mois avec sursis et Gérard Blain à 4 mois et une forte amende. Quelques mois plus tard, il revint devant le tribunal pour "renvoi des papiers militaires et injure à l’armée française » pour avoir écrit : l’armée ça tue, ça pollue et ça rend con”. Il écopa à nouveau d’un mois avec sursis.

Sur un malentendu, en 1979 ou peut-être en 1980, avec quelques compagnons, il quitta le groupe de la Région Toulonnaise et constituer le groupe Action Directe. Ill fut de beaucoup des initiatives : sur un relais de télévision, la Vierge du Cap Brun, la croix du Faron, le monument aux morts à l’Algérie française et diverses statues.

En 1981-1982 découragé par les groupes anarchistes, il cessa de militer dans ce milieu mais il en resta proche. Il entra alors dans une entreprises de transport Meiffret secteur Sernam la plus grosse entreprises de transport de la zone : Meiffret 250 camions et Barla 350 bennes à ordures ménagères. Il rédigea le « canard de la boite » pendant 1 an et participa aux élections de C. E. et de D.P. Après un conflit avec la CGT, il créa une section CFDT alors autogestionnaire qui obtint tous les sièges. Il se réclamait alors de l’anarcho-syndicalisme et il défendait l’autogestion généralisée.
En 1985-1986 il fut exclu de la CFDT comme "mouton noir". Il constitua alors avec d’autres travailleurs un syndicat autonome, le S.B.T.T. (syndicat de base des travailleurs du transport) où fut adoptée la charte d’Amiens améliorée de la CNT. En 1990, il fut de ceux qui tentèrent de reprendre le SERNAM en SCOP, ce qui échoua car le SERNAM (filiale de la SNCF) refusa… En 2004, il participa à la constitution de la SCOP MATRALOC et qui fonctionne toujours en 2016 (transport, 100 adhérents).

Durant la même période, il constitua avec sa compagne, Myriam Vercelloti et quelques autres un CIL (comité d’intérêt local) de Saint-Musse (quartier de Toulon) qui organisa des manifestations contre le nucléaire, une fête de toutes les couleurs, Meille* y participa avec les chansons de Brassens, Ferré et Tachan, etc.

À la retraite et ayant subi un grave AVC (accident vasculaire cérébral), en 2015-2016, il participait toujours à une émission sur "radio active" et collait quelques affiches (FA). Il était au MOCA. (mouvement des organisations pour une culture alternative – CNT, groupe libertaire local, etc.) et pour celui-ci, il chercha, avec opiniâtreté, un local et des fonds. En début 2016 il distribua des tracts et assista à des assemblées populaires contre l’état d’urgence mais « plus exactement contre l’État tout court », affirme-t-il. Il était toujours abonné au Monde libertaire.


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