Dictionnaire international des militants anarchistes
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ANTONELLI, Adolfo “ALFA” ; “HOMO”
Né à Rome le 26 avril 1883 - Rome - Londres - San Francisco (Californie)
Article mis en ligne le 8 avril 2007
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.

C’est encore très jeune qu’Adolfo Antonelli avait commencé à fréquenter les groupes anarchistes de la capitale et où il allait devenir l’ami de plusieurs militants dont Aristide Ceccareli, Spartaco Stagnetti, Ernesto Diotavelli et Emilio Bonanni. En contact avec le journal L’Agitazione, il écrivait le 17 juin 1900 l’article de tendance individualiste Gli anarchici e l’attentato individuale qui entrainait une perquisition de l’imprimerie et la saisie du journal. Employé au Ministère de la poste, Antonelli, qui était à la même époque en contact avec L. Bertoni à Genève, était licencié en juillet 1900 pour “violation du secret professionnel” après avoir informé les compagnons de la saisie de la brochure de Cipriani “La monarchia agli estremi”. Puis il était arrêté pour “association de malfaiteurs”. Remis en liberté provisoire en octobre, il était condamné en mars 1901 à six mois de prison pour l’affaire de la violation de secret. Il était à cette époque le correspondant du journal anarchiste italien publié à Buenos Aires L’Avvenire (10 novembre 1895-20 février 1904) dirigé par Felice Vezzani et où il signait ses articles Alfa.

En février 1902 il était à nouveau arrêté pour avoir provoqué des désordres lors d’une manifestation de chômeurs, puis en mars et avril, était condamné à cinq et six mois de prison pour “incitation à l’émeute”.

En juin 1902 Antonelli partait alors pour Genève, puis la France dont il était expulsé le 13 décembre. Il gagnait alors Londres où il contactait Malatesta et était hébergé dans un premier temps par Carlo Frigerio. Il collaborait alors au journal La Rivoluzione sociale (9 numéros du 4 octobre 1902 au 5 avril 1903) édité par A. Galassini et où le 5 avril 1903 il publiait sous le pseudonyme Homo un article sur la semaine sanglante commémorant la Commune de Paris.

Il allait être le promoteur de plusieurs numéros uniques de feuilles de tendance individualiste : le 18 mars 1903 il publiait La Settimata sanguinosa, un hommage à la Commune auquel participèrent entre autres Carlo Frigerio, Louise Michel, E. Malatesta et W. Tcherkesov et dont le gérant était Alfredo Ranieri. A l’occasion du 1er mai 1903, il publiait ensuite Germinal dont le gérant était F. Zanella et où il critiquait la position organisationnelle de Malatesta. Il collaborait à la même époque au journal Il Grido della Fola et écrivait une brochure sur la grève générale interprétée comme devant être une insurrection, mais qu’il ne put publier faute de moyens. A l’été 1904 la police italienne le considérait comme l’auteur d’un tract commémorant Gaetano Bresci qui avait été distribuée en Italie.

En juillet 1905 il publiait un nouveau journal L’Insurrezione appelant à la révolution armée et violente. Un petit article célébrant Bresci servit de prétexte à la police secrète de Scotland Yard, sans doute informée par le consulat italien, pour saisir le journal quelques heures après sa sortie de l’imprimerie. Antonelli était arrêté le 7 août avec Francesco (ou Francessca ?) Barberi accusés d’avoir vendu le journal. Tous deux, accusés “d’incitation à l’assassinat de souverains et gouvernants européens”, étaient respectivement condamnés en septembre 1905 à dix et neuf mois de travaux forcés.

Libéré le 12 juin 1906, Antonelli embarquait en août comme marin sur un bateau pour l’Amérique. Il s’installait à New York où il était rejoint par sa compagne Delfina Burzio. En 1909 il partait pour San Francisco (Californie) où il publiait le journal individualiste Nihil (9 numéros de janvier à septembre) dont le gérant était M. Centrone. En août 1926 il était l’objet d’un rapport de la police pour avoir écrit une apologie de Bresci parue dans L’Adunata dei Refrattari (31 juillet).

Dans les années 1930 il participait aux activités des cercles antifascistes et collaborait au journal libertaire de l’Ouest L’Émancipaazione (San Francisco, juin 1927 à octobre 1932) dirigé par Vincenzo Ferrero. Après la mort de Malatesta, avec qui il était toujours resté en contact, il ouvrit une souscription dans le journal antifasciste Il corriere del popolo pour lui acheter une tombe. Selon les services du consulat italien de San Francisco, Antonelli travaillait en 1937 comme ouvrier journalier et était en contact avec le Comité d’aide à l’Espagne de Paris. En 1939 il vivait toujours en Californie et était toujours actif au sein des cercles antifascistes. On ignore la date et le lieu de décès de A. Antonelli.


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