Dictionnaire international des militants anarchistes
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HELLA, Alzir, Léonce, Guillaume “Le BOSSU”
Né à Vieux-Condé (Nord) le 30 décembre 1881 - mort le 14 juillet 1953 - Typographe ; correcteur d’imprimerie - CGT - Paris
Article mis en ligne le 11 octobre 2018
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

La mort de son père, fonctionnaire des douanes, obligea Alzir Hella à interrompre les études qu’il poursuivait à l’école moyenne de Peruweltz (Belgique). Il travailla d’abord comme aide-chimiste dans une raffinerie du Nord, puis entra dans une imprimerie où il apprit le métier de typographe. Après avoir pérégriné en Belgique (Bruxelles et en 1903 Liège) puis en France, notamment dans la Marne (1904) et en Europe, vivant de son travail, il s’installa dans les Vosges (il s’y trouvait en 1905). Il était petit de taille, légèrement bossu, à la poitrine bombée.
Il encourut souvent des peines d’amende ou de prison pour violences, infraction à la police des chemins de fer, etc. Le 7 septembre 1905, il fut écroué à Saint-Dié pour outrages à la gendarmerie et port d’armes prohibées et condamné le jour même à vingt jours de prison. Il vint ensuite se fixer à Paris où il fréquenta très vite le siège de L’anarchie. Pour provocation et injures à l’armée, suite à un article dans L’Action syndicale (Lens) il fut encore condamné le 16 avril 1908, à Douai, à deux années de prison. Lors de son arrestation et de son incarcération à la prison de Béthune, Le Libertaire, signalait que non seulement il était soumis au régime de droit commun, mais qu’il était contraint de rester en cellule, refusant de porter une cagoule pour aller en promenade ; il tint un mois avant que l’administration cède (cf. Le Libertaire, 24 février & 5 avril 1908). Au même procès vaient également été condamnés Fernande Richir (6 jours d prison) et Charles Bailly (6 mois).

En 1910, il travaillait comme typographe dans l’équipe du journal L’anarchie et fut soupçonné par la police d’avoir hébergé certains membres de la Bande à Bonnot. Il fut l’auteur de divers articles et même brièvement le gérant de L’anarchie (décembre 1910-janvier 1911) où il avait remplacé André Miquel et qu’il quitta ne s’entendant pas avec Lorulot, puis participa à la rédaction du Libertaire.
Lors d’une ré"union début février 1912 du groupe des Causeries populaires, il avait prit la défense des illégalistes de la Bande à Bonnot et avait notamment déclaré : “Oui Carouy et les autres ont appartenu à nos groupes, oui nous leur avons prêché l’illégalité, mais ce n’était certainement pas dans un but intéressé. Ces camarades ont risqué leur tête pour une reprise individuelle, nous admirons leur courage" (cf APppo BA 1507)

Le 1er août 1912, il était entré au syndicat des correcteurs de Paris où il devint très vite un militant en vue et dont il fut le secrétaire de 1925 à 1928 ; il appartint au comité syndical de 1914 à 1916, de 1919 à 1922, de 1924 à 1928 et de 1932 à 1934, peut-être aussi de 1929 à 1931, mais faute de sources, il n’est pas possible de l’affirmer ; en outre, il représenta son syndicat au congrès confédéral de Lille en 1921 ainsi qu’aux congrès fédéraux de Lille, août 1924, où il intervint dans un sens très unitaire, de même à celui de Toulouse, août 1929 où il s’affirma communiste, de Strasbourg, 1934, et fut membre du comité fédéral pendant cinq ans, de 1935 à 1939. Il fut également conseiller prud’homme de la Seine de 1922 à 1926, section des Produits chimiques puis de 1936 à 1938, section des produits chimiques et de l’Alimentation et vice-président de cette section en 1937 et 1938.

En 1914 il aurait été membre du groupe de Moulins de la FACR dont le secrétaire était Émile Vignes (cf. Arch. Nat. F7/13053).

Maintenu exempté du service militaire en janvier 1915, il ne fut pas mobilisé pendant la guerre. En 1916-1917, il avait collaboré à Ce qu’il faut dire de Sébastien Faure puis, vers 1921-1923, alors qu’il était employé à L’Humanité, il se rapprocha des communistes — ce qui lui valut les attaques du Libertaire (21 janvier 1921 au 30 mars 1923) — et adhéra au parti SFIC, il quitta ensuite ce parti pour entrer à la SFIO.

A partir du milieu des années 1920, Alzir Hella traduisit en français de nombreux ouvrages de langue allemande notamment, en collaboration, À l’Ouest rien de nouveau d’Erich-Maria Remarque puis ceux de l’écrivain autrichien Stefan Zweig dont il devint l’ami et le traducteur exclusif. Il fut décoré de la Légion d’honneur.

Alzir Hella est décédé le 14 juillet 1953 à Paris. « Beaucoup de ceux qui l’ont connu et aimé auront appris avec émotion et chagrin… la mort de cet homme hors série, de ce magnifique militant ouvrier, de cet écrivain qui avait connu la notoriété par ses traductions de Stefan Zweig, de cet homme d’esprit, de ce camarade si attachant » (cf. nécro. de H. Vergnolle, Franc-Tireur, 6 août 1953)


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