Au début des années 1890 Jean Gauthier Lavigne, qui demeurait 48 Route d’Eybens, avait été fiché comme « dangereux » à Grenoble où, avec sa compagne Alexandrine Mazet, il participait activement aux réunions. Lors d’une réunion tenue le 18 janvier 1891 avec une douzaine de compagnons dont Carré et sa femme, Mol Roguier et un militaire non identifié du 30e Bataillon de Chasseurs, il avait évoqué la parution prochaine à Grenoble du journal L’Insurgé et ouvert une loterie (à 50 centimes le billet) au profit d’un compagnon de Vienne poursuivi en cour d’assises.

Le 5 février 1891 lors d’une réunion tenue par Émile Maurin à laquelle avaient assisté 350 à 400 personnes, il avait vendu Le Père Peinatd et avait été nommé par la salle au bureau avec notamment Simon et Policand. Suite aux violents propos tenus par Maurin, une instruction avait été ouverte. Le 20 février 1891 Jean Gauthier Lavigne, qui était mineur, avait été poursuivi avec les compagnons Jules Mol Roguier, Moïse Carré et Alphonse Chatel et avait été condamné à 5 francs d’amende pour infraction à la loi sur les réunions ; sa mère avait été déclarée civilement responsable. Maurin fut condamné lui à 2 mois de prison, portés en appel à 6 mois.

Signalé en 1892 comme disparu de la ville et déserteur du 140e de Ligne, Jean Gauthier Lavigne s’était réfugié d’abord à Bruxelles, puis après son expulsion de Belgique par arrêté en date du 20 avril 1892, en Grande Bretagne et avait été inscrit à l’état vert n°3 des anarchistes disparus et/ou nomades

Il figurait en 1897 sur une liste d’anarchistes de Romans où il demeurait 13 rue Labatie avec Séraphin Débard.