Dictionnaire international des militants anarchistes
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DULCET MARTI, Rosario
Née à Vilanova y la Geltru le 2 février 1881 – morte le 27 octobre 1968 - Ouvrière du textile - MLE – CNT – Vilanova y la Geltru – Sabadell - Manresa (Catalogne) – Sète – Montpellier (Hérault) - Carcassonne (Aude)
Article mis en ligne le 19 mars 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Rosario Dulcet Marti avait été l’élève de Soledad Gustavo à l’école rationaliste où son père, Jaime Dulcet, un républicain fédéral, l’avait inscrite. Elle commençait à travailler à l’âge de 14 ans, écrivait son premier article et adhérait à la société ouvrière “las tres clases de vapor”, fondée en 1869, qui regroupait les ouvriers du coton et qui en 1913 adhérera à la CNT.

Au début des années 1900, elle était la première femme de Vilanova i la Geltru à vivre en amour libre avec le compagnon Antonio Soler Cuadrat. Cette situation et son militantisme anarchiste et syndical lui valurent en 1912 d’être, comme son compagnon, licenciée et mise sur une liste noire et tous deux durent quitter Vilanova pour s’établir en 1913 à Sabadell où dès son arrivée elle participait en août à une grève des tisseurs et prenait pour la première fois la parole dans une assemblée. Après l’échec de la grève elle émigrait avec son compagnon en France. D’abord à Sète, elle participait à l’agitation antimilitariste auprès des soldats partant pour le front. Pour échapper à la répression, elle partait ensuite pour Montpellier.

En 1917, avec son compagnon, elle rentrait à Barcelone où elle participait aussitôt à la campagne de la CNT contre la baisse du cout de la vie : elle était présente lors de la manifestation des femmes qui avaient pris d’assaut plusieurs commerces et, lors d’un meeting républicain, avait incité les ouvrières à quitter les partis politiques pour adhérer au syndicat. Après l’échec de la grève générale d’août, recherchée par la police, elle s’était réfugiée avec son compagnon à Tarragone chez Hermoso Plaja. L’année suivante elle participait à de nombreux meetings de la CNT dans la province de Tarragone qu’elle parcourait le plus souvent à pieds, tout en militant activement au syndicat du textile du quartier de Clot (Barcelone).

Pendant la période de dictature et d’assassinats organisé par le gouverneur de Barcelone Martinez Anido, Rosario Dulcet allait cacher plusieurs militants dont son futur nouveau compagnon Marcelino Silva. Puis elle allait à Madrid avec Libertad Rodenas où, toutes deux, à l’Ateneo Cientifico de la capitale, dénonçaient sans relache les crimes du terrorisme d’État commis en Catalogne.
Pendant la dictature de Primo de Rivera, elle était emprisonée à plusieurs reprises pour avoir distribué des tracts et incitation à la rebellion.

Après la proclamation de la République, Rosario Dulcet s’établissait à Manresa et allait participer à d’innombrables meetings dans toute la région. En mars 1933 elle fut déléguée lors du plenum régional de la CNT.

Après l’assassinat en mai 1937 par les staliniens de son compagnon, Marcelono Silva, elle participait à une tournée de propagande en Aragon en faveur des collectivités.

Exilée en France lors de la Retirada, elle continuait de militer et participait comme déléguée au second congrès du Mouvement Libertaire Espagnol (MLE) tenu à Toulouse en octobre 1948. Elle appartenait alors à la fédération locale de La Marseillette et était membre du Comité interdépartemental de Haute-Garonne du MLE-CNT. Puis elle s’installait à Carcassonne (Aude) et militait à la FL jusqu’à son décès survenu le 27 octobre 1968 après avoir été renversée par une bicyclette à la sortie d’une réunion à la Fédération locale.

Elle est parfois appelée Rosario Dolcet.


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