Francisco Gana, qui était franc-maçon, avait été l’un des nombreux militants raflés à Barcelone suite à l’attentat de la rue Cambios Nuevos en juin 1896 et bien qu’à ce moment là, il était absent de Barcelone depuis 3 mois. Pendant ses interrogatoires en août à la citadelle de Montjuich où il partageait le même cachot que Juan Olle y Sole, il fut torturé mais n’avait jamais cédé et avait toujours répondu négativement aux questions de ses inquisiteurs, si bien que son cas fut disjoint et qu’il ne fut pas présenté lors du procès où, entre autres, Tomas Ascheri, Antonio Nogues, Juan Alsina, Luis Mas et José Molas furent condamnés à mort et 40 autres accusés à 20 ans de détention. Suite aux séances de torture (bastonnades, écrasement des testicules, poinçons enfoncés sous les ongles…), il avait tenté de se suicider avec l’un des poinçons mais ne fit que se blesser. Il resta emprisonné à Montjuich jusqu’à sa déportation en France le 12 juin 1897. Il était alors à Perpignan avec une jambe totalement paralysée. Selon le témoignage de Joseph Thioulouze, autre inculpé du procès, il était de nationalité française et n’avait pas comparu lors du procès. (cf. Le Libertaire, 2 juillet 1897)

En juillet 1899, il fut invité à participer à un meeting à Madrid en faveur des prisonniers encore détenus, mais refusa en raison de problèmes de santé, ce qui entraîna une réaction de F. Urales qui l’accusa alors d’être vendu à la bourgeoisie. Toutefois, le 7 août suivant Francisco Gana décédait des suites des tortures subies selon les uns, empoisonné selon d’autres.