Dictionnaire international des militants anarchistes
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SPANNAGEL, Emille, Ignace
Né le 28 février 1874 à Paris - Electricien ; serrurier ; employé de commerce - Levallois-Perret & Courbevoie (Hauts-de-Seine) – Guyane
Article mis en ligne le 10 février 2015
dernière modification le 29 octobre 2023

par ps
Émile Spannagel

Au début des années 1890 Émile Spannagel faisait partie avec entre autres Marcel Marchand, Victor Vinchon, Gustave Bondon et Louis Léveillé du groupe anarchiste de Levallois-Perret.

Spannagel fut mêlé au début de l’année 1892 à la grève des cochers de l’Urbaine : inculpé dans une affaire de coups et blessures et d’entrave à la liberté du travail, il bénéficia d’un non-lieu.

Début février 1893, il s’agit vraisemblablement du Spannagel qui avait été arrêté avec Marceau (Charles ou Victor ?) à la sortie d’un débit de vins à Levallois. Tous deux étaient porteurs de divers écrits dont certains signés par Etievant, d’outils pouvant servir à des cambriolages et étaient armés de revolver. Suspectés d’avoir été les auteurs fin janvier d’une tentative de vol aux ateliers de la compagnie de voitures L’Urbaine à Saint-Ouen, ce qu’ils nièrent, ils reconnurent être anarchistes, être amis d’Etiévant et prétendirent se rendre à une manifestation lors de leur arrestation.

Compromis lors de la découverte d’engins explosifs à Levallois-Perret, Spannagel fut arrêté puis libéré, sans être poursuivi tandis que Vinchon était condamné le 24 juin 1893 à 5 ans de prison pour ces faits.

Le 18 octobre 1893, M. Moitrier, un rentier âgé de 80 ans demeurant à Levallois-Perret fut victime d’une tentative d’assassinat : trois hommes pénétrèrent dans sa maison, Spannagel lui assénant des coups de crosse de revolver sur la tête, le bâillonnèrent et le ligotèrent puis dérobèrent 500 francs en billets de banque ; 3.500 francs en titres et quelques bijoux. Le 24 octobre Charles Piéri, E. Spannagel et sa maîtresse furent arrêtés, la police trouva au domicile de cette femme à Puteaux, l’argent et des objets provenant du vol. Mais personne ne voulut parler à cause de « la terreur qu’ils inspiraient » selon la presse ; la police les relâcha faute de preuves. Trois mois plus tard, M. Moitrier décéda des suites de ses blessures.

Avec ses frères cadets Alfred et Victor il fut arrêté en décembre 1894 avec notamment la famille Galau Boitel et une quinzaine d’autres, tous accusés de former une bande de cambrioleurs anarchistes responsables d’une vingtaine d’actions dans la région. Il était alors domicilié 39 rue d’Aboukir à Courbevoie.

Selon la police, Spannagel avait acquis sur ses complices un fort ascendant, il parcourait la banlieue pour rechercher des maisons d’accès facile et dont les propriétaires étaient absents et donnait les instructions nécessaires à l’exécution des vols, il indiquait à chacun son champ d’activité, négociait les prises avec deux receleurs à Paris, partageait le butin. Il avait séparé sa bande en deux groupes : l’un qui « opérait » et l’autre qui vendait le produit des « opérations ».

Émile Spannagel, Charles Pieri, Nazaire Pourcher, Victor Marceau, Benoit Ackermann et Joseph Lamoureux et une quinzaine de leurs présumés complices ont été traduits devant la cour d’assises de la Seine le 17 juin 1895 et ont été condamnés le 25 à de lourdes peines. Spannagel condamné aux travaux forcés à perpétuité, fut transporté au bagne de Guyane. Neuf des accusés dont Louis Galau avaient été acquittés. Ses frères Alfred et Victor avaient été respectivement condamnés à 7 et 2 ans de prison.

Émile Spannagel se serait évadé du bagne en octobre 1906.


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