Dictionnaire international des militants anarchistes
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O’NEILL CUESTAS, Fernando “ZAPICAN” ; “FINITO”
Né le 15 septembre 1924 à Mercedes (Uruguay) – mort en 2005 - FAU – MLN – Paysandu & Montevideo – Chili - Buenos Aires.- Stockholm – Malaga (Andalousie)
Article mis en ligne le 9 décembre 2014
dernière modification le 26 octobre 2023

par ps

Né dans une famille irlando-uruguayenne, Fernando O’Neill Cuestas avait très tôt fait preuve d’un esprit de rébellion ce qui lui avait valu d’être renvoyé du collège et d’être condamné à plusieurs années de prison pour avoir tué une personne et blessé deux autres lors d’une bagarre « pour des raisons d’honneur familial ». Interné à la prison de Miguelete, il y fut introduit à l’anarchisme par le militant espagnol Pedro Boadas Rivas qui y purgeait une lourde peine pour avoir participé dans les années 1920 à diverses expropriations tant avec Durruti qu’avec le compagnon argentin Miguel Arcangel Roscigna. Il fut ensuite transféré au pénitencier de Punta Carreras.

A sa libération en 1952, il adhéra à la Jeunesse libertaire de Montecideo et publia la brochure Un ex penado habla où il dénonçait les terribles conditions d’internement et la corruption des prison uruguayennes ce qui lui valut d’être poursuivi pour « diffamation ». Il vivait alors dans sa famille qui cultivait la canne à sucre à Paysandu où il fut la connaissance de Carlos Quijano, le fondateur du journal de gauche Marcha.

Revenu à Montevideo en 1956 i participait à la fondation de la Fédération anarchiste uruguayenne (FAU) à laquelle il allait appartenir jusqu’en 1968 et où de 1965 à 1967 il fut chargé de la bibliothèque d’archives anarchistes qui avait été fondée par Eugen Relgis. Parallèlement il développait un important travail syndical à l’usine FUNSA où les anarchos-syndicalistes étaient très implantés. Il était alors en contact aves les plus importants propagandistes anarchistes dont les frères Gerardo et Mauricio Gatti, Carlos Mechoso et Ruben Barcos.

En 1968, suite aux divergences apparues dans le mouvement libertaire uruguayen sur le soutien à la révolution cubaine, il prit alors ses distances avec la FAU et adhéra alors au Mouvement de libération naationale (MLN) – Tuparamos où il allait participer à diverses actions (expropriations) et être membre du service de renseignement de l’organisation. Arrêté en 1969, il fut relâché peu après, aucune preuve n’ayant pu être retenue contre lui. En 1972, lors de l’offensive militaire contre les Tupamaros, il émigra au Chili avec une lettre de recommandation d’Eduardo Galleano auprès du président Salvador Allende. Lors du coup d’État de Pinochet le 11 septembre 1973, il parvint à se réfugier à l’Ambassade d’Argentine où il fut envoyé en janvier 1974 à Buenos Aires. Suite à l’enlèvement et l’assassinat de nombreux réfugiés par des commandos para militaires argentins et uruguayens, il se réfugia en novembre 1974 à l’ambassade de Suède, obtint l’asile politique et arriva à Stockholm en décembre suivant.

Après avoir en vain tenté de retourner en Uruguay pour y participer à la résistance, il fut à Stockholm l’un des organisateurs des campagnes en faveur des prisonniers politiques en Uruguay.

Au début des années 1980, il émigra en Espagne, d’abord à Madrid puis à Malaga où il vendait des boissons sur la plage et où il se lia avec les compagnons de la CNT et de la CGT et collabora notamment au journal Rojo y negro. En 1984 il alla au Portugal où il se lia à Otelo Saraiva de Carvalho l’un des anciens dirigeants de la révolution des œillets (1974).

Après le retour de la démocratie en Uruguay en 1985, il revint à Montevideo où il renoua les contacts avec le MLN et la FAU et s’installa au quartier du Cerro de Montevideo où il organisa un comité de défense pour lutter contre la délinquance du quartier ce qui lui valut d’être critiqué par les compagnons anarchistes et amena sans doute à ce qu’il s’en éloigne en 1997. Il s’installa alors à Paysandu où il arrêta tout militantisme mais soutint lors des élections de 2004, la coalition du Frente amplio.

Fernando O’Neill Cuestas est décédé à l’automne 2005.

Il a été également l’auteur de plusieurs livres sur l’histoire de l’anarchisme uruguayen : - Anarquistas de accion en Montevideo, 1927-1937 (Ed. recortes, 1993) ; - El Caso Pardetto : un ajusticiamiento anarquista (Testimonio, 2001) ; - Busqueda y captura del comandante Doblas (Fin de Siglo, 2004).


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