Dictionnaire international des militants anarchistes
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UNCINI, Antonia [épouse BRANDONI. ; épouse FINIDORI]]
Née le 24 avril 1902 à Castelplano (Italie) - décédée le 21 novembre 1980 - Mercière – Italie – Nice (Alpes-Maritimes) - Tunisie
Article mis en ligne le 5 mars 2014
dernière modification le 7 septembre 2023

par Françoise Fontanelli Morel, ps

Fille de Giuseppe Uncini et de Bruschi Rosa. « Ses opinions non conformistes et ses attaches avec les organisations italiennes » contraignirent Antonia Uncini à quitter l’Italie en 1923 pour se soustraire aux poursuites des autorités italiennes comme elle le déclara en 1938. Elle entra clandestinement en France le 12 août 1923 accompagnée de son mari. Fichée au Casellario Politico Centrale elle s’était mariée avec Ettore Brandoni qui ne semble pas avoir été un militant. Quelques années plus tard, E. Brandoni souffrant de troubles psychiatriques fut interné à l’asile d’aliénés d’Armentieres dans le département du Nord. Antonia éleva seule son enfant, (sans doute né en 1924) et vint s’installer à Nice en 1932. Elle travailla chez Eutilio Vignoli dont elle devint la compagne. Il était également réfugié en France pour ses activités anarchistes dans la région de Bologne.

En 1937, elle tenait la mercerie Rose-Jeanne, 26 Boulevard Pierre Sola à Nice qui appartenait à son compagnon Eutilio parti combattre en Espagne. Ce dernier fut expulsé du territoire par un arrêté du 19 juin 1937. Selon la police, depuis son expulsion Eutilio résidait à Perpignan et se rendait régulièrement à Nice de façon clandestine. Il se serait rendu ensuite en Tunisie.

D’après la police Antonia utilisait la mercerie comme contact pour les adhésions au groupe des Jeunesses anarchistes communistes (JAC) : elle « ne recevait personnellement aucune adhésion, mais acheminait les intéressés au siège de l’Union anarchiste, 70 rue Barbéris ». Elle particupait éalement aux réunios de la Solidarité internationale antifasciste (SIA). Sa boutique accueillait aussi les réunions des libertaires français et italiens de la cité niçoise où les militants seraient venus « chercher les instructions concernant l’agitation à mener ». Antonia et son compagnon auraient été en relation avec les anarchistes italiens agissant en Italie notamment à Gênes. En janvier 1938, le Ministère de l’Intérieur en conclut « il est incontestable qu’Antonia est dangereuse en raison de son activité qui pour être clandestine n’en est pas moins efficace ». Début février, le commissaire spécial de Nice faisait parvenir au préfet un rapport sur la reprise et l’extension du mouvement anarchiste dans le département et plus particulièrement à Nice. Le Ministère de la Justice fut saisi par le Procureur Général de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence en vue d’éventuelles poursuites contre les groupements signalés. Le rapport faisait mention de circonstances graves : « fabrication et usage de faux passeports, création de services de renseignements et d’auto-défense et de propagande et constitution d’une réserve d’armes et d’explosifs ». L’enquête ne permit pas de confirmer ces allégations.
Cependant, elle fut expulsée par arrêté ministériel du 28 janvier 1938 que la police lui notifia le 9 février 1938 à Nice. Elle fut alors libérée et sommée de quitter le territoire sous trois jours. Début juillet 1938, elle saisit la Préfecture du département des Alpes-Maritimes d’une requête par laquelle elle sollicitait l’autorisation de résider en France en tant que réfugiée politique. Elle fut accompagnée par les Ligues des Droits de L’Homme Italienne (LIDU) et Française dans ses démarches auprès de la Préfecture. Cette requête fut rejetée et n’ayant pas fourni son adresse, une demande de recherche fut lancée à son encontre sans que la police ne parvienne à la localiser. En application stricte des décrets Dalladier sur le séjour des étrangers, l’ordre fut donné de la déférer au parquet en cas de refus de quitter le territoire français. Deux autres anarchistes italiens furent expulsés Mazzino Tofani qui assurait la liaison avec les autres groupes italiens et Jean Allemandi que l’Unione Anarchica aurait eu l’intention d’envoyer à Marseille en mission.

Nous perdons sa trace en 1938 mais nous pouvons supposer qu’elle se rendit en Tunisie pour retrouver Eutilio Vignoli. Vers 1955, nous la retrouvons en Tunisie où elle avait épousé l’ancien militant communiste et syndicaliste Jean-Paul Finidori venu s’y installer lors de son départ à la retraite. Elle décéda à Tunis le 21 novembre 1980.

Notice de Françoise Fontanellli


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