Dans les années cinquante et soixante
du XXe siècle évidemment. Les relations entre anarchisme et littérature au XIXe siècle ont été sérieusement étudiées (dans la thèse, par exemple, de Caroline Granier ou l’essai de Vittorio Frigerio qui pousse jusqu’à 1930) mais personne ne s’est attaqué dans le détail à la suite. On peut se reporter néanmoins à l’Histoire de la littérature libertaire (1990) deThierry Maricourt, qui prend en compte des écrivains plus récents, et qui est lui-même auteur de romans, de poésies et d’essais.
Les notes qui suivent concernent surtout les années 1950, où la culture du milieu libertaire était marquée par sa connexion avec une partie de la vie littéraire. La productivité théorique dans ces années n’était vraiment pas très intense, l’université ignorait complètement l’anarchisme, mais on lisait et occasionnellement on fréquentait des écrivains connus qui étaient considérés ou se considéraient comme libertaires, sans pour autant être des militants adhérents à l’un ou l’autre groupement anarchiste. Mais leurs œuvres étaient recensées dans la presse anarchiste, et il leur arrivait d’y collaborer. Quand des relations directes existaient, elles pouvaient passer par des chanteurs ou ces « chansonniers » qui avaient encore leur public dans divers cabarets. Des liens se faisaient également par l’intermédiaire d’un journal comme Le Canard enchaîné. Lire la suite