Comme de très nombreux compagnons tant à Paris qu’en banlieue et en province, Numa Jourdan, qui résidait depuis octobre 1891 au 28 rue Poireau et avait été perquisitionné à la mi-mars 1892, avait été arrêté le 22 avril suivant à Puteaux préventivement à la manifestation du 1er mai. Lors de son interrogatoire il avait déclaré n’appartenir à aucun groupe et avait ajouté : “Je suis candidat aux élections municipales de Saint-Ouen et Levallois, pour le 1er mai. J’ai besoin de ma liberté pour soutenir ma candidature". Il avait résidé précédemment à Courbevoie et à Suresnes.
Militant anarchiste de Saint-Denis, Numa Jourdan avait, début 1893, fait un séjour à Londres avant de rentrer à Saint-Denis en 1894. Considéré par la police comme « très dangereux » il avait fréquenté le Club Autonomie et le voleur Spannagel. Le 5 mars 1894 il fut arrêté lors d’une perquisition à son domicile 25 rue du Canal à Saint-Denis. Le 19 février précédent, lors de la grande rafle anti anarchiste, il avait été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi divers journaux.