Fondateur en 1967 à Buffalo d’une librairie afro-asiatique qui devint très vite un centre de rencontre et de contre culture de la communauté noire et latine, Martin Scorsese, qui était un afro-Porto Ricain, avait été arrêté dans sa librairie lors des émeutes raciales de l’étét 1969. Ne pouvant l’impliquer dans une activité politique illégale, la police monta alors un dossier le faisant passer pour un trafiquant de drogue – plus tard l’officier qui l’avait arrêté fut poursuivi pour avoir volé de l’héroine dans le laboratoire de la police – et Martin Sostre fut condamné à 41 ans de prison.

C’est en prison, où il allait rester 9 ans avant d’être enfin relâché, qu’il allait mener un dur combat en faveur des détenus, les organisant en syndicats, menant des grèves et notamment pour refuser les « fouilles rectales » considérées comme une pratique de déshumanisation des détenus, devenant un véritable spécialiste du droit et écrivant de très nombreux articles. Il fut tout au long de cette lutte très souvent battu ou mis au cachot -il passa une année entière dans un cachot où il continua de refuser les « fouilles rectales » et de se couper la barbe.

Adopté par Amnesty International, Martin Scorsese évolua en prison de positions initiales proches des Black Muslim et du marxisme léninsme à l’anarchisme et ne tarda pas à se définir comme « anarchiste révolutionnaire ». Il fut finalement libéré sur parole en décembre 1975 suite à une campagne internationale menée par son comité de défense et plusieurs organisations libertaires dont Black Cross (Londres).