Dictionnaire international des militants anarchistes
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THONAR, Georges [DEBEHOGNES, Gérard, Joseph, Charles dit]
Né le 3 mars 1875 à Huy (Liège) – mort début décembre 1918 - Typographe - Herstal & Bruxelles (Belgique) – France
Article mis en ligne le 10 février 2013
dernière modification le 20 avril 2024

par ps

Gérard Debehognes dit Georges Thonar, qui avait d’abord milité dans les rangs socialistes, rallia l’anarchisme et fut l’éditeur du journal anarchiste Le Pygmée (Bruxelles, au moins un numéro le 27 janvier 1895), dont le premier numéro affirmait « Notre but, il n’est pas long à définir : lutter sans trêve et sans repos pour ce qui représente l’idéal de Justice, de Vérité et de Liberté : l’Anarchie ». Demeurant en 1896 rue de l’Orme à Vilvorde-les-Bruxelles, il collabora au bi-mensuel anarchiste L’Insurgé (Bruxelles, 3 numéros du 1er au 28 mai 1896) où il avait remplacé Émile Chapelier à l’administration ce qui lui valut, suite à des articles glorifiant la Commune de Paris - pour lequel il sera acquitté - et un autre faisant l’apologie d’Émile Henry, d’être condamné en juillet à 2 mois de prison et 50 francs d’amende. Au président qui lui avait demandé s’il approuvait les crimes d’E. Henry, il avait répondu : “Je n’ai ni à approuver, ni à désapprouver les actes d’Émile henry, n’ayant pas à me poser en juge. Si des anarchistes ont commis ce que vous appelez des crimes, ce n’est pas à la bourgeoisie à les leur reprocher car elle s’est toujours montrée féroce pour nous. La violence entraîne la violence, la haine engendre et ne peut engendre que la haine. J’ai pour Émile Henry l’admiration qu’éprouve tout homme de cœur pour celui qui, non content d’avoir sacrifié une situation brillante pour ses idées, n’hésite pas aussi à lui donner sa vie” (cf. Les Temps nouveaux, 8 août 1896). A l’issue de sa défense il avait ajouté : “Quel que soit votre verdict, je continuerai à propager mes idées, Vive l’Anarchie !”.

Lors de la manifestation du 1er mai c’est lui qui portait le drapeau noir lors du cortège anarchiste dispersé par la police sur la Grand Place. Le 25 juillet 1896 il fut condamné par la Cour du Brabant à 2 mois de prison et 50 fr. d’amende pour des articles « provoquant à la désobéissance aux lois » parus dans L’Insurgé.

Début 1901, aux cotés de Chapelier, Laupy et Mestag, il fut à l’initiative de l’organisation d’un congrès anarchiste national devant se tenir les 7 et 8 avril 1901.
A l’été 1901, suite à ce congrès tenu à Bruxelles, il avait été chargé de la publication d’un Bulletin interne dont le premier numéro spécimen serait paru le 1er juillet. Il demeurait alors 30 Chaussée Saint-Pierre.

Vers cette même époque, suite à son exclusion de la Maison du peuple par les socialistes, il avait déclaré lors d’un meeting tenu à la salle de l’Eden avec Chapelier et Hardy : "Je suis prêt, moi, à joindre l’action à la parole. Anarchie veut dire contre la société, contre l’autorité. J’accepte le nom anarchiste et j’en suis fier. Les socialistes préfèrent la tribune de la chambre, nous aimons mieux celle de la Cour d’assises”.

Le 22 décembre 1902, avec Jules moineau, il fut l’orateur du premier meeting tenu à Liège lors de la campagne internationale pour l’amnistie des survivants du procès de "La Mano negra" (1883) en Andalousie.

Le 20 mars 1903 (ou 1904 ?), alors qu’il habitait Herstal et était l’éditeur de L’Insurgé, il fut soupçonné d’être l’auteur d’un attentat à l’explosif commis à Liège, avant d’être relaxé après quelques jours de prison.

Georges Thonar qui habitait alors 97 rue Laixheau à Herstal, était en 1904 le secrétaire du Comité fédéral de la Fédération amicale des anarchistes de Belgique aux cotés de J. Ledoux (trésorier) et de C. Mattard (trésorier adjoint).
Fin juin 1904 il avait été l’un des délégués au congrès antimilitariste international d’Amsterdam, convoqué à l’initiative de Ferdinand Domela Nieuwenhuis et à l’issue duquel avait été fondé l’Association internationale antimilitariste (AIA). Toutefois, suite à des désaccords, notamment avec Almereyda, il démissionnait aussitôt du Comité de l’AIA où il avait été nommé (cf. Le Libertaire, 17 juillet 1904).

Il fut également avec H. Fuss-Amore le responsable du Bulletin de l’internationale libertaire (Herstal-Liège, 1906-07) et l’un des organisateurs au nom du Groupe communiste libertaire (GCL) – fondé le 25 juillet 1905 - du Congrès anarchiste d’Amsterdam (24-31 août 1907) où il fut délégué et le rapporteur, aux cotés de Amédée Dunois et de H. Croiset, de la commission sur Anarchisme et organisation.

En 1908 il était membre de la rédaction et l’imprimeur de L’Avant-garde (Liège, au moins 7 numéros à partir du 1er novembre), organe de la Concentration révolutionnaire. L’année suivante il était le secrétaire de la section bruxelloise de la Fédération révolutionnaire et résidait alors 281 rue de Merode à Bruxelles.

Georges Thonar est décédé en Gironde au début décembre 1918.

Outre les titres cités ci-dessus G. Thonar avait collaboré à un grand nombre de titres de la presse libertaire dont L’An-archiste (Ixelles, 1898-99), La Bataille (Namur, 1895-1902), L’Aube nouvelle (Alès, 1900-01).

Œuvre : - Ce que veulent les anarchistes (Paris, Bibliothèque de propagande anarchiste, 1922, 16 p.).


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