Dictionnaire international des militants anarchistes
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COINDRE, Jean Antoine “JOANNY”
Né à Lyon (Croix-Rousse) le 5 mars 1850 - Vernisseur sur bois - Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 23 janvier 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Jean Antoine Coindre Joanny était membre de la section de la Guillotière de la Fédération révolutionnaire lyonnaise de tendance anarchiste, fondée vers 1881, dont la section se réunissait chez Toussaint Bordat. Le 9 novembre 1882, il participait à la manifestation des tisseurs organisée par les groupes libertaires de Lyon et il fut l’un des initiateurs de la grande réunion du 18 novembre 1882 salle de l’Élysée et de la collecte de fonds pour le journal l’Étendard révolutionnaire (Lyon, 13 n° du 30 juillet au 15 octobre 1882) qui avait succédé au Droit social et avait pour gérant Claude Crestin, puis Antoine Cyvoct et Jean Marie Bourdon. Comme ses prédécesseurs, le journal qui sera rapidement poursuivi et ses gérants lourdement condamnés, devra cesser sa parution.
Fin novembre 1882, lors des premières arrestations d’anarchistes, il quitta Lyon et se réfugia en Suisse jusqu’au 6 décembre. De retour, il fut arrêté le 10 et on le déféra en correctionnelle en janvier 1883 avec les anarchistes accusés d’avoir reconstitué une Association Internationale des Travailleurs (Peocès des 66, voir Toussaint Bordat). Le 19 janvier, il fut condamné à six mois de prison, 50 f d’amende et cinq ans de privation des droits civiques, civils et de famille, jugement confirmé par la cour d’appel de Lyon le 13 mars 1883.

La détention fut très pénible à Coindre. Dans une lettre à sa femme, le 5 juin 1883, il lui conseillait de ne rien signer de ce qui émanait de la commission de défense des emprisonnés car, disait-il, on cherchait à l’utiliser et à le compromettre : “… L’on m’a trompé et bien trompé, car je ne suis pas révolutionnaire, ni égorgeur, ni pilleur comme il y en a parmi nous (…). J’ai appris à vivre et à connaître les hommes à mes dépens : j’ai vu qu’ils étaient tous des flibustiers et je te jure sur mon honneur et devant Dieu que je ne me mêlerai plus de politique ni de rien”.
Le 17 juin, il s’adressa au directeur de la prison pour réclamer sa mise en liberté provisoire et lui faire part de ses remords : “J’aurais bien dû me casser la jambe le jour où je me suis lancé dans cette politique ignoble”.

Après sa libération, il rompait avec l’anarchisme et adhérait au Parti Ouvrier Français (POF) de tendance guesdiste (voir sa notice dans le Maitron)


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