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ESTEVE MARTORELL, Juan Bautista “Leopoldo BONAFULLA”
Né le 8 décembre 1857 à Gracia (Barcelone) – mort vers 1925 - Cordonnier - MLE – CNT – Barcelone (Catalogne) – Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 24 septembre 2012
dernière modification le 7 mars 2024

par R.D.

Cordonnier dans le quartier de Gracia à Barcelone, Juan Bautista Esteve Martorell, plus connu sous son pseudonyme de Leopoldo Bonafulla, joua un rôle considérable dans le développement du mouvement anarchiste et révolutionniare du début du 20e siècle. Ses activités l’amenèrent à s’exiler à plusieurs reprises à Marseille où il était déjà en 1899.

Début mars 1901 son domicile, rue Sainte Barbe, fut l’objet d’une perquisition relatée dans la presse : “Dimanche dernier, dans l’après-midi, une vingtaine d’agents, commissaire central en tête, firent irruption dans la demeure d’un libertaire espagnol, le cordonnier Juan Esteve. Celui-ci a comme pensionnaires quatre ou cinq de ses compatriotes… Ce jour là ils étaient réunis une quinzaine… Les policiers perquisitionnant, bouleversant et saccageant, firent main basse sur tout ce qu’ils rencontrèrent : journaux, brochures, lettres privées et timbres postes… Depuis ce jour les pensionnaires et les amis d’Esteve ont subi interrogatoire sur interrogatoires… Quant à Esteve il a du, pour éviter l’expulsion quitter Marseille, y laissant sa femme et ses quatre enfants dont le dernier est né pendant qu’il était emprisonné à Montjuich” (cf. L’Aurore, 9 mars 1901). Suite à cette perquisition Esteve fut l’objet d’un arrêté d’expulsion le 13 mars suivant à lui "notifier en cas de découverte".

De retour à Barcelone il y tint en 1901-02 plusieurs meetings contre la répression à La Corogne, fut emprisonné à bord du navire Pelayo à la suite de sa participation à la grève de Barcelone, puis participa à la tournée de propagande en Andalousie de Teresa Claramunt qui était alors sa compagne. A ses cotés il fut également l’un des principaux animateurs du journal El Productor (Barcelone) dont il sera l’administrateur en 1902-1904 (122 numéros) puis en 1905-06 (48 numéros). ce qui lui vaudra d’être emprisonné en 1904 pour « délit de presse » à la suite de la publication d’un article antimilitariste. Il fut également membre du groupe anarchiste Avenir jusqu’à sa dissolution en 1910. En 1907-1908 il fut également le directeur des journaux El Rebelde (Barcelone, 1907-08, 35 numéros) et Paginas libres (Barcelone, 1907-08) qui cesseront leur publication en 1908 suite à son incarcération.

Après avoir participé aux manifestations de juillet 1909 et à la semaine sanglante, il fut déporté à Sietamo. En 1910 il fut le délégué de Bujalance au congrès de fondation de la CNT.

En 1911 il était de nouveau à Marseille où le 20 avril il fut condamné à 3 mois de prison pour infraction à l’arrêté d’expulsion de 1901. Puis pendant plusieurs années, semblait ne plus avoir d’activités ayant été faussement accusé d’être un indicateur. Au début des années 1920 il était toujours à Marseille où il était membre, aux cotés de Pedro Sayas, Julian Valles et Pedro Mosquera, du Comité Pro-presos, participait aux réunions de l’Union anarchiste, collaborait à Terre libre (Marseille, 1922) l’organe de la Fédération anarchiste du sud et fut sans doute l’objet d’un arrêté d’expulsion à l’été 1922.

En 1922 à Barcelone il était membre de la Commission de relations anarchistes qui venait de se former et fut emprisonné. Dans les premières années de la dictature de Primo de Rivera, âgé de plus de 70 ans, il était instituteur dans une école rationaliste de Gracia et en septembre 1923 fut une nouvelle fois emprisonné. Traducteur en espagnol de Cafiero et de Reclus, Juan Bautista Esteve, qui fut toujours un partisan de l’amour libre et un anticlérical convaincu, est décédé peu après, sans doute vers 1925.

Œuvres : - Criterio libertario (Barcelone, 1905) ; - Los dos polos sociales (Barcelone, s.d.) ; - La Familia libre (Barcelone, 1910) ; - Generacion libre, los errores del neomalthusianismo (Barcelone), 1905) ; - Hacia el porvenir (Barcelone, 1905) ; - Idealismo y societarismo (La Corogne, 1909) ; - La Justicia libre (1910) ; - La Revolucion de julio en Barcelona, su represion, sus victimas, proceso Ferrer : recopilacion completa de sucesos y comentarios (Barcelone, 1910).

Outre les titres dont il fut le directeur, Leopoldo Bonafulla a également collaboré à de nombreux tires de la presse libertaire dont La Huelga general (Barcelone, 1901), Buena semilla(Barcelone, 1905-06), El Corsario (La Corogne, 1903-08), La Fraternidad (Gijon), Germinal (La Corogne, 1905), La Idea libre (Madrid, 1899), Natura (Barcelone), El productor literario, La Protesta (Valladolid), La Revista blanca (Barcelone), Tribuna libre (Gijon, 1909), L’Effort éclectique (Bruxelles) et en France notamment à L’aube nouvelle (Alès, 1901-02) et Terre libre (Marseille, 1922).


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