Paul Schultze, qui selon la police française était surnommé Boston, avait participé le 12 septembre 1880, avec entre autres Kropotkine, Élisée Reclus, Pierre Martin, Otter, à la réunion de Vevey (Vaud) des partisans de Most où avaient été adoptés l’autonomie des groupes et la propagande par le fait. Selon la police française, c’est lui qui assurait la correspondance entre la France, la Suisse et l’imprimerie jurassienne. Sa femme assurait la traduction en français d’articles parues dans Freiheit de Most, articles qui étaient composés sur l’Imprimerie jurassienne, puis introduits clandestinement en France par l’intermédiaire de Jacques Gross. Il fut expulsé de Suisse le 3 juin 1885 avec 20 autres compagnons pour "menées anarchistes" : Bodenmüller, Brenner, Brilitzki, Daschner, Dorat, Fitzek, Jean Grave, Halbedl, Heilmann, Jonata, Klinger, Koubsky, Leonhard, Nikitscher, Nowack, Nowotny, Petersen, Remlinger, Wakenreuter, Zahradniczek.
La Révolte (25 février 1892) annonça son décès à Annemasse où 22 compagnons avaient suivi ses funérailles : « Homme de haute probité aux solides convictions anarchistes ; les persécutions et les misères de toute sa vie ont ruiné sa santé, hâté sa mort, mais ne l’ont pas fait faiblir. Proscrit d’Allemagne, exilé parce qu’anarchiste de Suisse, à peine toléré en France, il est resté courageux jusqu’à son dernier souffle. »