Dictionnaire international des militants anarchistes
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HERITIER, Louis
Né le 19 mars 1862 à Genève - mort en août 1898 - Mécanicien - France – Genève
Article mis en ligne le 22 mars 2012
dernière modification le 7 septembre 2023

par Marianne Enckell, R.D.

Lors du meeting du 18 mars 1881 à Genève, où les anarchistes russes parlèrent de la récente exécution du tsar, Louis Héritier aurait déclaré : « Honneur à ceux qui ont tué le tigre couronné qui tenait le peuple russe dans ses griffes. » Entendu par la police, il ne fut pas autrement inquiété.

Au mois d’août, il était un des signataires d’une « petite pancarte rose » protestant contre l’arrêté d’expulsion contre Kropotkine (avec C. Thomachot, G. Herzig, F. Boralay, H. Nicoud, L. Ryss, A. Bongard, Ed. Briffod, E. Mayer, L. Dupraz).

En 1883, suite à l’interdiction d’affichage d’une « grande affiche vermillon rédigée en français et en allemand » appelant à la commémoration de la révolution allemande de 1848 et de la Commune de Paris, les anarchistes distribuèrent un « petit placard sur papier rouge » qui annonçait une réunion publique le 17 mars. L’affichage étant interdit, ils disaient : « nous avons adopté ce moyen de convocation, bien décidés désormais à ne plus rien attendre de l’autorité ».
A la fin juillet toutefois, ils essayèrent à nouveau de coller des affiches, ce qui provoqua une échauffourée devant l’Hôtel-de-Ville. Héritier fut arrêté avec le journaliste Louis Grussel et l’assistant en médecine Pierre Laquière, russe, et détenu plusieurs jours. Au procès, le 5 septembre, il fut déclaré non coupable ainsi que ses six co-accusés, et libéré immédiatement sous les bravos.

En 1884 encore, les autorités fédérales le considéraient comme un des principaux anarchistes de Genève avec Grave, Perrare, Dumartheray et quelques autres ; “sans moyen d’existence, vit aux crochets des autres anarchistes”. Mais il se rangea vite : après des séjours en Allemagne, il rallia le courant syndical légaliste, puis le Parti socialiste genevois. Député au Grand Conseil genevois, il travailla au secrétariat ouvrier de langue française à Lausanne.

Il s’agit sans doute de Louis Héritier qui, expuilsé de France par arrêté du 14 décembre 1880, figurait (sans photo, et avec pour date de naissance le 25 mars 1861) dans l’Album photographique des individus qui doivent être l’objet d’une surveillance spéciale aux frontières (Paris, Imprimerie Chaix, septembre 1894) ? Selon la fiche il mesurait « 1m65, cheveux et sourcils châtains, front haut, yeux châtains, nez fort, menton à fossette »


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