A l’âge de 12 ans, Eugène Marion avait été jugé à Rennes, le 23 février 1869 pour « vol et mendicité » ; il avait été acquitté « parce qu’ayant agi sans discernement » mais avait été envoyé en maison de correction jusqu’à ses 18 ans.

Devenu ouvrier charpentier au port de Brest, il était membre au début des années 1890 du groupe anarchiste de Lambézellec avec notamment Hervé Le Minez, François Delaunay, Rolland Lemoigne, André Bizien, Pierre Paubert et Jean-Marie Petrequin. Lors des élections législatives d’août et de septembre 1893, il fut, dans la 2e circonscription de Brest, l’un des 4 candidats abstentionnistes, avec Jean-Marie Guerenneur, Jean Demeule et Prosper Guyard présentés par le Comité de propagande socialiste anarchiste. En novembre 1893, il fut inscrit sur la Liste des anarchistes notables du Finistère et résidait alors 166 rue de la Vierge à Lambézellec. Sur le recensement des anarchistes de la région fin 1894, il était qualifié de « dangereux ».

En 1896, avec Bizien, il était l’un des diffuseurs à Brest des Temps nouveaux, du Libertaire et de La Sociale qu’il portait à domicile.