Dictionnaire international des militants anarchistes
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ARROYO FRAILE, Lucio “El Verdejo” ; “El Tuerto de Teruel”
Né à Valdeverdeja (Tolède) le 22 août 1904 - mort le 28 avril 1988 - FIJL - MLE - CNT – Valdeverdeja (Nouvelle-Castille) - Pamiers (Ariège) - Perpignan (Pyrénées-Orientales)
Article mis en ligne le 12 janvier 2007
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
Lucio Arroyo Fraile

Lucio Arroyo Fraile El Verdejo avait commencé à militer très jeune dans le mouvement libertaire. En 1932 il avait été expulsé de France à la suite de son militantisme et milita ensuite à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL) et avait été l’un des fondateurs dans son village de la CNT, dont il avait été délégué lors du congrès de Saragosse en mai 1936. Pendant la guerre civile il a été milicien dans la Colonne de Fer, puis dans les Brigades Internationales et a été blessé à trois reprises. Lors de la bataille de l’Ebre, il perdit un œil ce qui lui valu d’être surnommé El Tuerto de Teruel par ses compagnons et obtint le grade de capitaine.

Passé en France le 6 février 1939 par Las Illas (Pyrénées-Orientales) il allait subir le sort des centaines de milliers de réfugiés espagnols. Séparé de sa femme et de ses trois enfants qui étaient envoyés dans la région de Mâcon, il était d’abord interné au camp de regoupement du Boulou puis, à partir de mars, était envoyé dans la Compagnie de travailleurs étrangers n° 10, basée près de Bordeaux, pour y travailler à la construction de la poudrerie de Saint-Médard-en Jalles (Gironde). Lors du déclenchement de la guerre en juin 1940, tandis que sa compagne et leurs enfants étaient renvoyés en Espagne, Lucio Arroyo était interné au camp d’Argelès, où, en octobre 1940, après les graves inondations connues en pays catalan sous le nom "l’aïguat", il était enrôlé dans le Groupement de travailleurs étrangers (GTE) n° 183 pour aller participer aux travaux de déblaiement et de reconstruction à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales) où il allait rester jusqu’en juin 1942, date à laquelle il était envoyé à Saint-Jean de Vergès (Ariège) dans le GTE n° 227. En mars 1943 il était interné au camp de Saint-Médard-en-Jalles réquisitionné pour le travail forcé (Organisation Todt) dans la base sous-marine près de Bordeaux, puis était transféré à Soulac et à Cap Ferret (Gironde). Arrêté par les Allemands il s’évadait à deux reprises du train qui l’emmenait en déportation puis, en juin 1944, il participait au maquis et à la libération en Ariège (Cazenave, Tarrascon sur Ariège, Saint-Michel d’Oydes et Pamiers).

A la libération il restait dans la région de Pamiers en Ariège et assurait les passages de frontières des militants clandestins. En 1947 il revenait dans les Pyrénées-Orientales et s’installait d’abord à Arles-sur-Tech puis en 1949 à Banyuls-sur-Mer où il parvenait enfin à faire venir sa famille refoulée de France en juin 1940. Puis il s’installait à Perpignan et occupait des postes de responsabilité à la Fédération locale de la CNT. Sa maison servait de refuge aux militants évacués d’Espagne.

Lucio Arroyo Fraile, qui au milieu des années 1960 avait tenté de reconstituer la comarcale CNT de Valdeverdeja-Pueblanueva- Talavera en exil, est mort à Perpignan le 28 avril 1988.


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