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TOMAS CHALE, Bautista “{TOMASET” ; “NANO DE LA MADERA” ; “JUANITO}”
Né le 31 décembre 1908 à Vinaros (Castellon) – mort en 1985 - Ebéniste – MLE – CNT – Barcelone (Catalogne) – Ax-les-Thermes (Ariège) – Paris – Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 9 août 2011
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.
Bautista Tomas Chale

Fils de pêcheur et d’une mère analphabète ne parlant que le catalan, Bautista Tomas Chale Nano de la madera avait à l’âge de 14 ans terminé un apprentissage de charpentier menuisier, puis avait émigré vers 1921 à Barcelone où il avait appris le métier d’ébéniste et avait adhéré au Syndicat CNT du bois où il occupera à diverses reprises des postes de responsabilité. Il travailla dès l’âge de 16 ans dans divers secteurs et notamment à la brasserie Moritz. Vers 1926-1927 il travailla sur le chantier de l’Exposition universelle (1929-1930). Il fut emprisonné à plusieurs reprises et fut l’un des membres du Comité de grève lors d’une des grandes grèves des années 1930.

En juillet 1936, il participa aux combats dans son quartier de la Barceloneta. De juillet 1936 à juin 1938 il fut le trésorier puis le secrétaire du Conseil économique du syndicat de l’industrie du bois collectivisée pour lequel il participa notamment à l’acquisition de réserves forestières au Val d’Aran. Il alla travailler également au syndicat CNT de l’alimentation pour aider à contrecarrer les agissements des éléments de droite dans les brasseries de bière (braserie Moritz). Puis il participa au front à la bataille de l’Ebre (juillet 1938) où il parvint à se replier en traversant à la nage avec d’autres compagnons le lac de Banyoles.

Passé en France par le Perthus lors de la Retirada le 10 février 1939, il fut interné au camp de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) avant d’être incorporé le 1er mai 1939 dans une compagnie de travailleurs étrangers (CTE) pour faire bûcheron d’abord au camp de Sarre près de Grasse (Alpes-Maritimes), puis celui de Briançonnet (Alpes-Maritimes), puis après la déclaration de guerre au camp de Rouaine (Alpes-de-Haute-Provence). Puis il fut affecté à Montmédy près de Sedan pour y construire casemates et blockhaus de la ligne Maginot… Après la percée allemande du 10 mai 1940, il parvint à s’échapper après de nombreuses péripéties en traversant avec un compagnon (Celso) une bonne partie de la France dans un train de marchandises jusqu’à Saintes (Charente-Maritime). Il fut alors arrêté et transféré au camp de Noé (Haute-Garonne) avant d’être transféré au camp de Bram (Aude), puis à celui d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Le 16 juin 1941, à sa demande, il fut transféré dans un Groupe de travailleurs étrangers (GTE) à Tarrascon sur Ariège (Ariège) Il travailla alors pour une entreprise de travaux publics, puis chez plusieurs menuisiers en Ariège et finalement à Ax-les-Thermes.

Pendant l’Occupation, il fut le responsable pour la Haute-Garonne du groupe B. Jover du réseau Robur-Alfred de la Réisitance. Avec son ami et compagnon Joventino Moliner Barreda il avait notamment caché des armes dans l’ateleir de menuiserie de leur patron. Sa soeur Agustina, dont le compagnon participait à des réseaux de passage vers l’espagne, avait été arrêtée, internée à Compiègne d’où en avril 1943 elle fut déportée au camp de concentration de Ravensbrück et dont elle sera libérée en juin 1945.
Réquisitionné à plusieurs reprises par les Allemands, - dont à un occasion pour faire les cercueils de résistants assassinés - et pour échapper à la répression il avait rejoint un maquis.

Tomas Chale (carte combattant & carte Résistant)
Tomas Chale (cartes combattant & résistant, verso)

Après la guerre, B. Tomas Chale, qui était un cousin germain de Manuel Llatser qu’il considéraut comme "son fils spirituel" et un cousin éloigné d’Antonio Roda Vallès (le père d’Étienne Roda Gil), travailla comme menuisier ébéniste et milita à Ax-les-Thermes. A l’automne 1945 il avait été, aux cotés de Vicente Cruz, membre de la commission organisatrice du plenum de la Fédération nationale de l’industrie du bâtiment, bois et décoration en exil, tenu le 25 novembre à la Bourse du travail de Toulouse. Il fut jusqu’en 1951 le trésorier de la CNT en exil pour la zone d’Ax-les-Thermes et Pamiers-Lavelanet.

Pendant 20 ans il allait travailler sur des chantiers dans toute la France (Pyrénées, Cotentin, Lorraine, Lozère, pays nantais, Bourgogne, etc) en tant que chef d’équipe boiseur (préparation des moules en bois pour couler le béton).

Puis il alla en région parisienne où il prit sa retraite en 1974 avant, en 1983, d’aller à Toulouse où il devait décéder en 1985. Il n’était retourné qu’une seule fois en Espagne en 1980.

B. Tomas Chale a souvent été interrogé et a temoigné dans diverses érudes et articles sur la Collectivisation de l’industrie du bois pendant la Révolution.


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