Dictionnaire international des militants anarchistes
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SOUCHET, Julien (aîné)
Né le 8 mai 1848 à Saint-Prix (Allier) - Paysan - Saint-Prix & Lapalisse (Allier)
Article mis en ligne le 11 juillet 2011
dernière modification le 8 février 2024

par R.D., René Laplanche

Julien Souchet, qui avait été candidat aux élections législatives de 1885, faisait partie à la fin des années 1880 et au début des années 1890 du groupe anarchiste réunissant les compagnons de Lapalisse, Droiturier et Saint-Prix (Allier) et qui diffusait les brochures éditées par le journal La révolte.

En avril 1889, comme notamment le compagnon Tartarin de Droiturier (Allier) - qui selon certains rapports police pourrait être le sobriquet de Jules Souchet frère cadet de Julien Souchet - il fut arrêté dans les circonstances suivantes rapportées par La Révolte : « Nous apprenons que le compagnon Souchet avait, lui aussi, un procès pour délit de chasse. Il répondit aux gendarmes qui se présentèrent dans son champ où il travaillait pour l’arrêter, que ne reconnaissant pas le gouvernement, il ne voulait pas payer. Le maréchal des logis ayant voulu lui retirer des mains la bêche qu’il tenait, Souchet révolté le fit sauter les quatre fers en l’air ; mais l’autre gendarme ayant soutenu son chef, Souchet fut forcé de le suivre à la caserne de gendarmerie de Lapalisse où il trouva Tartarin.

Le lendemain, le frère cadet de Souchet étant venu pour le voir, ne put maitriser son indignation en présence des gendarmes et dit à son frère « tu aurais dû taper sur les gendarmes avec ta bêche et m’appeler à ton secours, nous les aurions chassés à nous deux ». Au même instant les cognards lui déclarèrent procès verbal et l’arrêtèrent. C’était le vendredi Saint-qu’avait eu lieu cette arrestation. Les gendarmes ayant enchaîné Tartarin, Souchet aîné, les conduisirent à la gare de Lapalisse. A la sortie de la gare, ils se retrouvèrent face à 200 :300 personnes, et ils crièrent « Vive l’anarchie ! Vive la révolution », puis entonnèrent La Marseillaise. Les cognards étaient consternés et n’osèrent rien dire, parmi la foule il y avait beaucoup de personnes qui soutenaient les compagnons. Le lendemain samedi, les juges s’empressèrent de condamner Souchet aîné à trois mois de prison, Souchet jeune à un mois, Tartarin et un troisième nommé Brun, qui n’ont pas été poursuivi pour rébellion ont été acquittés ».

A sa libération de prison Souchet raconta qu’au cours de sa détention, Favre de la Réole sous-préfet de Lapalisse, était allé le trouver « pour lui proposer de la remettre en liberté de suite, s’il voulait signer une demande de grâce » ; Souchet lui avait répondu « qu’il n’avait rien à demander à un bourgeois, leur demander sa grâce, ç’aurait été leur reconnaître le droit de le condamner ». Face à son refus les gardes chiourmes avaient introduit un « mouton » auprès de lui « que le gardien chef fit semblant de maltraiter pendant qu’un autre gardien appelait Souchet pour les séparer. Mais celui-ci qui avait vu clair dans leur jeu, répondit que les affaires de mouchards ne le regardaient pas » (cf. La Révolte, 14-20 septembre 1889).

A l’été 1893, La Révolte nous apprenait « que le compagnon Souchet demande aux lecteurs du journal à Saint-Pourçain/Sioule (Allier) de lui faire passer leur adresse » (cf. La révolte, 24 jui-1er juillet 1893). En juin l’un des frères Souchet avait, avec Tartarin, accuilli Broussouloux
lorsque ce dernier était venu faire une conférence à Lapalisse. Fin 1893 la police signalait qu’il était devenu plus calme depuis le décès de sa femme.

En juillet 1894, l’un des frères Souchet, Julien, avait été écroué à la prison de Cusset avec Tartarin arrêté pour apologie du "crime de Caserio" contre le président Sadi Carnot.


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