Dictionnaire international des militants anarchistes
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CASANOVA Jacques-Antoine.
Né le 6 juin 1889 à Barretali di Luri (Corse) – mort en 1961 (?) - Employé - FAP – FA – CGT – CGTU - CGTSR – Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 7 juin 2011
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

Fils de Dominique et de Marie Lucioni (ou Liccioni), Jacques-Antoine Casanova travaillait avant 1914 comme employé aux Services civils de la Guerre, devenus en 1926, service de Santé de Marseille, au campement militaire de la Corderie, à Eudonne. Il exerçait encore cette fonction à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. Il était marié à Marie-Angèle Navarini, née en 1896 dans le même village que son époux, infirmière à l’Hôpital de la Conception.Tous deux étaient militants anarchistes.

Jacques Casanova faisait partie en 1913 du Groupe d’Études sociales de Marseille et la police perquisitionna à son domicile (rue Endoume ?) en mai 1913. Il polémiquait, alors, semble-t-il, avec l’équipe dirigeante de L’Ouvrier syndiqué à Marseille. Il fut l’un des fondateurs avec H. Cachet dit Lux, L. Denis et Paul Roubinaud du journal La Gifle (Marseille, 2 numéros en novembre 1913) qui portait en épigraphe « La lutte existe, osons la vouloir ! ». Imprimé sur quatre pages le journal avait été fondé pour mener campagne contre les fonctionnaires syndicaux qualifiés de « pontifes”, “d’affreux sinécurisés » et de « guignols ».

Il collaborait également au Libertaire donnant des informations sur le mouvement à Marseille. Dans un numéro du Libertaire de mars 1913, il prenait à partie les individualistes du Groupe de propagande de l’allée des Capucines à Marseille, les blâmant de combattre le syndicalisme révolutionnaire en s’inspirant des théories de Lorulot, E. Armand et du journal l’anarchie. Il concluait : « …Que ceux-là qui pensent que l’anarchie est autres chose qu’une question individuelle, mais une philosophie ayant un but net, précis, déterminé, le Communisme, que ceux-là qui ont encore la foi, qui pensent que l’époque est venue où les anarchistes ont des rôles à remplir, que leur action influence de plus en plus les foules ouvrières, que ceux-là, dis-je, sonnent l’hallali révolutionnaire et que désormais, réunis, groupés comme nos camarades de Paris, ils se mettent à l’œuvre profitant du dégout général du prolétariat à l’égard des politiciens de tous poils. Jetons nous dans la bataille ! Là est l’avenir ».

Il aurait également collaboré (sauf homonymie) à L’anarchie.

Selon le témoignage de Martial Desmoulins, il fut en 1921-1922, lorsque les minoritaires fondèrent la CGTU, le secrétaire adjoint de l’Union départementale (UDU) des Bouches-du-Rhône et participa sans doute aux affrontements entre anarchistes, syndicalistes révolutionnaires et communistes.
En 1924 il était avec Maurice et Gras l’un des animateurs du Comité marseillais de défense des révolutionnaires emprisonnés en Russie. Fin juilllet 1924 il avait été violemment frappé par le service d’ordre communiste lors d’un meeting contre la guerre organisé par le Parti communiste à la salle Lovy de Marseille où il s’était rendu avec quelques compagnons (cf. Le Libertaire, 4 août 1924).

Lors de la conférence régionale du 3 janvier 1926 à la Bourse du travail de Marseille, il fut nommé trésorier du Cartel de liaison des syndicats autonomes du sud-est aux cotés de V. Ortusi (secrétaire) et Desmoutier (secrétaire adjoint). Il fut ensuite membre de la CGTSR dont il fut le délégué de l’union locale de Marseille au 4e congrès de la CGTSR (11-13 novembre 1932). Il était également le secrétaire du groupe intercorporatif de Marseille.

En 1927 il participait avec Théodore Jean et Hotz aux réunions organisées par Martial Desmoulin pour fonder un groupe des Amis de Voix Libertaire. Desmoulins dans ses souvenirs le décrivait comme « un homme d’une quarantaine d’années, mais faisant très jeune, cheveux longs, favoris » et comme « un fanatique disciple de Pierre Besnard ».

Jacques Casanova, qui était alors domicilié 5 Impasse Neuve et fréquentait assidûment le Bar Provence, 2 Cours Lieutaud, l’un des lieux de réunions des groupes anarchistes, fut nommé secrétaire de la Fédération anarchiste Provençale (FAP), elle-même en liaison avec la Fédération anarchiste de langue française (FAF), lors d’un congrès tenu à Marseille le 17 mars 1935 et qui avait réuni une quarantaine de délégués. Les autres membres du bureau étaient Martial (secrétaire adjoint) et Gleize (trésorier).

J.A. Casanova, à l’époque du Front populaire, fit preuve d’une grande activité et son groupe fut signalé dans un rapport de commissaire chef des services de la police spéciale, comme « le plus actif et le plus intelligent des groupements anarchistes de notre ville » (20 mai 1937).

En août 1936 il était le secrétaire du Comité d’entraide pour la défense de la révolution espagnole dont le trésorier était Banon et qui siégeait au Bar Provence, 2 Cours Lieutaud. Par de nombreuses réunions publiques, appelant souvent la contradiction, des affiches, des tracts, il essaya de venir en aide aux anarchistes espagnols et de « noyauter » la CGT pour y recruter des adhérents ouvriers, surtout parmi les travailleurs immigrés italiens ou espagnols. Il espérait arriver à rassembler 2000 membres. En fait, il n’eut jamais plus de 120 partisans, que ce soit à la Fédération, ou dans les syndicats (Bâtiment surtout).

Il fut, bien entendu, souvent en conflit avec les communistes marseillais qu’il attaquait dans ses discours. Il se réclamait de Proudon, Bakounine, Malatesta, Pelloutier, Griffuelhes et Yvetot (février 1937) et militait à la même époque au groupe Erich Müsahm de la FAF.

Il essaya d’exploiter l’échec de la grève du 30 novembre 1938 et animait encore la CGT-SR marseillaise en mars 1939, assisté de Jean Petrus Gayte et Joseph de Moine, nés respectivement le 23 juin 1846 à Saint-Jean-la-Vêtre (Loire) et le 2 avril 1902 à Villeurbanne (Rhône).

Une lettre du préfet des Bouches-du-Rhône, datée du 7 mars 1940, fait mention de l’arrestation d’un Casanova Jacques, Antoine, le 1er mars, parmi d’autres militants communistes connus, et il est assimilé à ces derniers. Il fut interné au camp de Chibron, commune de Signes (Var) puis au camp de Chabanet dans l’Ardèche. Selon Martial Desmoulins il fut interné au camp de Saint-Sulpice-la-pointe où il faisiat « la plonge » et dont il fut libéré en 1942 (ou 1943) suite à l’intervention de Garega, le secrétaire de l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône.

En 1947, un J. Casanova (lui ou son fils ?) était le secrétaire du groupe de Saint-Savournin de la Fédération anarchiste (FA) dont il fut le délégué lors d’une assemblée régionale tenue le 4 octobre 1947.

Le journal Défense de l’homme annonça la mort d’un Casanova à Marseille en 1961. Il s’agit sans doute de Jacques-Antoine.


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