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JOLIVET, François-Henri
Né le 1er août 1875 à Paris (IVe arr.) - mort le 31 octobre 1955 - Livreur ; Chansonnier - Paris
Article mis en ligne le 15 avril 2011
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Fils d’un ferblantier et d’une giletière, François-Henri Jolivet travailla dans une imprimerie, dans un atelier puis comme livreur. Mais sa passion pour la chanson l’emportait : dès l’âge de dix-sept ans, il chanta ses compositions dans les cafés concerts du boulevard Sébastopol. Il participa à une association de chansonniers amateurs, La Bellevilloise, et fut dès 1901 membre du Groupe des poètes et chansonniers révolutionnaires avec notamment Sébastien Faure, F. Mouret, Le Père Lapurge, Paul Paillette, etc.

Jolivet qui fut longtemps livreur, tirant une voiture à bras, composait ses chansons en arpentant les rues de Paris et les écrivait pendant ses haltes.

Pendant la Première Guerre mondiale, il entra dans le groupe La Muse rouge où, par dérision, il chantait habillé en poilu. Jolivet était un habitué des fêtes, des organisations et des journaux ouvriers, particulièrement de ceux qui maintenaient l’esprit pacifiste comme la Patrie humaine.

En mai 1930 il fut nommé membre du Comité directeur de La Muse Rouge aux cotés notamment de J.P. Monteil, Robert Bernard Fredy, Guérard, Toziny, Thulerelle, Coladant et Jane Monteil. En 1931, comme la majorité des chansonniers libertaires de la Muse rouge, il s’opposera à l’adhésion du groupe à la Fédération du théâtre ouvrier de France (FTOF) qui venait d’être fondée et était contrôlée par les communistes. Ce refus entraînera une censure et un boycott de la Muse par les organisations proches du PC.

Son œuvre comporte près de sept cents chansons ou monologues, parfois popularisés par les voix de Marguerite Greyval, Musidora et Édith Piaf. Cette dernière le soutint pendant ses dernières années alors qu’il était devenu presque invalide et aida à la publication de son œuvre sous le titre : Chansons sociales et satiriques, Paris, 1956, avec une préface d’Henri Poulaille (333 p.). Plusieurs de ces chansons avaient été publiées dans les revues Nos Chansons (Paris, 20 fascicules de 1918 à 1930) et La Muse Rouge (Paris, 25 fascicules de 1922 à 1934).

Au début des années 1950, à près de 80 ans, il monta encore à Montmartre pour y chanter dans une soirée organisée au « Tire-bouchon » par les amis du chansonnier libertaire Henri Chassin. Il collaborait également au Combat syndicaliste où, par exemple, dans le numéro de février 1950, était publié son texte Vos augures dont la première strophe disait : "En criant toujours : Vive chose/ ou vive Machin (c’est pareil) / Vous espérez servir la cause / La plus noble sous le soleil./ Mais cela n’aboutit en somme Qu’à la fortune des pantins / Dont vous avez fait des surhommes/ En vous avouant des crétins” et le refrain “Votre crédulité notoire/ Aussi régla votre avenir/ Pour eux le droit de mentir/ Pour vous le devoir de croire

A sa mort le 31 octobre 1955 à Paris, F.H. Jolivet était le doyen de La Muse rouge. Il a été incinéré au Père Lachaise le 4 novembre accompagné de nombreux amis libertaires.


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