Dictionnaire international des militants anarchistes
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VALLINA MARTINEZ, Pedro
Né à Guadalcanal (Séville) le 29 juin 1879 – mort le 13 février 1970 - Médecin - MLE – FSORE - AIA – CNT – Séville & Almaden (Andalousie) – Paris – Londres -Casablanca (Maroc) - Oaxaca (Mexique)
Article mis en ligne le 17 janvier 2011
dernière modification le 22 février 2024

par R.D.
Pedro Vallina Martinez

Pedro Vallina Martinez avait adhéré très jeune au Cercle républicain de Guadalcanal où très vite il se revendiqua anarchiste. Il fit ses études à Séville et à Cadix.

En octobre 1901 il participait au deuxième congrès de la FSORE à Madrid.
Condamné à huit ans de travaux forcés pour propagande anarchiste, il se réfugiait en France et s’établissait à Paris en octobre 1902, y poursuivait ses études de médecine et demeurait 10 rue Toullier. En 1903 il était signalé notamment dans les réunions du groupe Les Iconoclastes du XVIIIe animé alors par Libertad. En 1904 il menait une vaste campagne de soutien aux grèves et contre la répression en Espagne (évènements d’Alcala del Valle) qui se terminera par une importante manifestation le 12 mars à Paris.

Le 12 mai 1904, chez le compagnon J. Prat, il avait participé à la réunion où avait été formé un groupe international comprenant les espagnols F. Ferrer et F. Cardenal, l’italien A. Cavalazzi, l’anglais Harvey, le français Malato et le polonais S. Nacht. Ce groupe, selon la police, avait été à l’origine de la publication du journal L’Espagne inquisitoriale (Paris, n°1, 30 mars 1904) dont le gérant était Charles Loizel et qui sera interdit par les autorités.

Il collaborait également au journal La Huelga General republié clandestinement à Barcelone vers l’automne 1904, daté de Paris et où il était appelé à “supprimer pour cause d’utilité publique” le roi d’Espagne, la reine mère, le président du conseil Maura, et divers gouverneurs et responsables de la police espagnole.

Du 26 au 28 juin 1904, il avait été, avec S. Nacht, le délégué espagnol au congés international antimilitariste tenu à Amsterdam où avait été fondée l’Association internationale antimilitariste (AIA).

Le 15 septembre 1904, aux cotés de C. Malato, Almereyda, Sébastien Faure et Henriette Hoogeven, il fut l’un des orateurs, en espagnol, au premier meeting tenu à la salle des sociétés savante par l’Association internationale antimilitariste (AIA) dont il était membre.

Impliqué dans un complot contre le roi Alphonse XIII (attentat de la rue de Rohan) - mais arrêté préventivement une semaine avant l’attentat -, il fut jugé avec Charles Malato (voir ce nom) par la Cour d’assises de la Seine le 27 novembre 1905. Acquitté avec ses trois coïnculpés, il sera alors l’objet d’un arrêté d’expulsion le 25 mai 1905 qui lui fut notifié fin avril 1906 et partira pour Londres où il allait résider de 1906 à 1914 et terminer ses études de médecine.

Rentré en Espagne il s’établissait à Séville où à partir de 1917 il publiait la revue Paginas Libres. En 1918 il fut délégué d’Andalousie au Congrès national anarchiste tenu à Barcelone. Pedro Vallina était opposé à la formation de syndicats uniques au sein de la CNT. Sa maison était toujours ouverte à tous les persécutés et il fut l’organisateur du sanatorium ouvrier de Castillana qui sera géré par la CNT.

En 1923, suite au plenum national qui avait décidé le transfert à Séville du Comité national de la CNT, il fut nommé membre du CNT aux cotés de Paulino Diez, Manuel Viejo, Manuel Pérez et Juan Nogueroles.

En Andalousie il fut le fondateur du Sanatorio obrero de Castellana.

En 1924 il se réfugiait au Maroc, à Tanger et Casablanca dont il sera expulsé à l’été après avoir été dénoncé par un médecin local. Il s’installa alors au Portugal. Rentré en Espagne, il fut assigné à résidence à Siruela (Badajoz). Début 1930, après la chute de Primo de Rivera, il ne put regagner Séville et fut de nouveau assigné à résidence à Estella en Navarre.

En 1936 il était médecin à Almaden et, après avoir participé en juillet 1936 à l’organisation d’une Colonne de 500 mineurs qui libéra le village de Santa Eufemia, il fut nommé président du Comité révolutionnaire d’Almaden et participa pendant la révolution à la collectivisation des mines. Le 15 août 1936 il fut chargé des services de santé à Madrid et fut le responsable de l’Hôpital CNT de la Colonne Del Rosal à Cañete. En 1937 il fut médecin sur le front d’Albacete. De décembre 1938 à janvier 1939 il fut médecin militaire à l’hôpital Bonanora et, lors de la retirada, assura l’évacuation vers la France de l’hôpital Massanet de Cabrenys.

Pedro Vallina parvunt à s’embarquer pour le Mexique où en 1942 il tenta vainement de valider ses diplômes de médecin. Il s’installa ensuite dans l’État de Oaxaca (Chiapas) où en 1943 il fondait à Loma Bonita le Consulto medicoquirurgico Ricardo Flores Magon et allait se consacrer aux soins des indiens des jungles d’Oaxaca et en particulier à la lutte contre le paludisme pour laquelle il obtiendra plus tard un prix honorifique. Il raconta cette expérience dans le journal Tierra y Libertad (Mexico) sous le titre "Recuerdos de un medico anarquista : Historia de indios".

Pedro Vallina Martinez qui a collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire est décédé à Veracruz le 13 février 1970.

Œuvres : - Cronica de un revolucionario : con trazos de la vida de Fermin Salvochea (Ed. Solidaridad obrera, 1958) ; - Mis Memorias (Ed. Tierra y Libertad, Mexico, 2 vol., 1968 -1971).


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