Dictionnaire international des militants anarchistes
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STOYANOV, Paraskev
Né à Jourgevo (Roumanie) le 30 janvier 1871(ou le 13 février ?) – mort en 1941 - Chirurgien – FACB - Roumanie – Paris – Genève – Italie – Bulgarie
Article mis en ligne le 11 janvier 2011
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.
Paraskev Stoyanov

Né à Jourgevo en Roumanie, où son père, militant actif de la libération nationale, s’était réfugié pour échapper aux persécutions turques, Paraskev Stoyanov bénéficia d’une solide éducation. Après des études primaires à Bucarest, c’est dans le secondaire qu’il adhéra aux idéaux socialistes, puis à l’anarchisme après avoir lu la brochure de Kropotkine Aux jeunes gens. Il fonda alors dans le lycée des cénacles d’élèves qui étudièrent le socialisme et l’anarchisme et propagea l’anarchisme dans les milieux ouvriers de Roumanie où il est considéré comme « père de l’anarchisme » dans le pays. Il fut le traducteur en roumain de plusieurs brochures de Malatesta dont Aux électeurs, Entre paysans et L’Anarchie.

Puis il partit faire ses études de médecine à Paris où vers 1889-90 il participa avec d’autres libertaires à un congrès international d’étudiants qui adopta un Manifeste antimilitariste –signé également par le compagnon italien Saverio Merlino. Il demeurait alors 14 rue Bertholet (Ve arr.). Stoyanov fut arrêté le 26 avril 1890 avec Merlino à l’imprimerie de Gabriel Cabot où les trois hommes étaient en train de préparer les manifestes Aux Soldats et 1er Mai en vue de la première manifestation internationale organisée à cette occasion. Emprisonné à Mazas, puis libéré sous caution il fut expulsé par un arrêté du 29 mai 1890 et passa alors en Italie puis en Suisse où il allait activement participer aux activités des militants suisses et russes. Lors du procès de cette affaire à Paris le 18 juillet 1890, il fut condamné par défaut à 2 ans de prison et 3.000 francs d’amende tout comme Merlino et trois autres protagonistes dont les compagnons Vinchon et Cabot.

Avec le compagnon arménien Atabekian il organisa au domicile de ce dernier à Genève une petite imprimerie qui allait éditer de nombreux pamphlets, brochures et les écrits de Kropotkine. Disposant de moyens il participa également et régulièrement aux souscriptions en faveur des journaux, des prisonniers, des réfugiés et aida Max Nettlau dans ses recherches et la compilation des œuvres de Bakounine. Parallèlement il continua d’entretenir des relations avec les militants en Roumanie et Bulgarie auxquels il faisait parvenir une importante propagande. Il profita également d’un voyage à Londres – il était peut être le délégué bulgare au congrès socialiste international de Londres de 1896 où fut consommée la rupture entre marxistes et anarchistes - pour y visiter Kropotkine.

A Genève, il participa également aux activités du groupe international animé notamment par Ardène et L. Weill et fut impliqué en novembre 1890 dans l’affaire du placard trilingue Souvenons nous (voir Pietraroja), commémorant les anarchistes de Chicago et qui lui valut d’être expulsé le 15 décembre 1890 et conduit à la frontière italienne où il participa aussitôt à l’agitation menée par les organisations anarchistes. Lors d’un vaste mouvement social en Sicile, il participa avec les compagnons italiens à la préparation d’une insurrection qui lui valut d’être expulsé et de retourner en Bulgarie où il contribua à la formation des premiers groupes anarchistes à Roussé. Il était alors très lié aux militants libertaires Spiro Goullaptchev, Michel Guerdjikov, Varban Kilifarski et Nicolas Stoinov.

Son nom figurait alors sur une liste d’anarchistes établie pour la police des chemins de fer en vue d’une surveillance spéciale aux frontières ; il y était dit né le 13 février 1874.

Au début des années 1900 il fut le traducteur et l’éditeur en bulgare de plusieurs classiques de l’anarchisme dont Le Salariat et La morale anarchiste de Malatesta et La société future de Jean Grave. Il collaborait également à la presse libertaire bulgare et à la structuration de la Fédération anarchiste communiste de Bulgarie. Fiché comme révolutionnaire dangereux par le régime tsariste, il fut empêché de pénétrer en Russie où devait représenter la Bulgarie lors d’un congrès international de médecine. Lors de la révolte des marins du Potemkine, il fut l’un des organisateurs d’une collecte en faveur des marins.

En janvier 1923, très occupé aux soins de ses malades, il ne put assister au 5e congrès de la FACB à Yambol mais adressa une longue lettre aux délégués.

En 1932, dans l’hebdomadaire littéraire Pensée et volonté, il publia ses souvenirs sur Élisée Reclus dont il avait suivi des cours à l’Université libre de Bruxelles.

En Bulgarie il fut l’un des fondateurs de la Faculté de médecine de Sofia (1919) et occupa le premier la chaire de chirurgie où, par son enseignement, il forma un très grand nombre de médecins chirurgiens. Il exerça à Lovetch, Varna – où il créa le premier et unique sanatorium du pays pour la tuberculose osseuse - et Sofia. Il assista également à de nombreux congrès scientifiques internationaux et, à l’hôpital universitaire de Sofia dont il était le directeur, soigna souvent souvent des militants recherchés par la police.

Paraskev Stoyanov, qui avait entretenu toute sa vie une importante correspondance avec de nombreux anarchistes (dont Malatesta, Galleani, Merlino, Jean Grave, Louise Michel, Kropotkine, Nettlau, Arbure…) est décédé en 1941.


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