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BALAGUE, Albert
Né à Barcelone le 28 décembre 1919 – mort le 3 juillet 2000 - FIJL - FEDIP - CNT – Barcelone (Catalogne) – Nîmes (Gard)
Article mis en ligne le 30 août 2010
dernière modification le 17 mars 2024

par R.D.

Albert Balagué était né dans une famille républicaine et franc-maçonne. –son grand père était membre de la loge Lealtad et son père un des dirigeants des Jeunesse radicales – et aurait été le neveu de F. Ascaso. Á l’age de 15 ans il avait adhéré à la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) et en juillet 1936 avait participé aux combats à la caserne Atarazanas dans lesquels fut tué Ascaso. Enrôlé comme milicien dans une Colonne confédérale (Libertad ?), il participa ensuite en août aux combats de Talavera de la Reina sur le front de Madrid. Blessé à une jambe il fut hospitalisé à l’hôpital des Brigades internationales à Tarazona de la Mancha., puis passa sa convalescence au camp d’aviation dont Malraux, qui l’aurait pris en amitié, était le commandant.

En décembre 1936, il demanda son incorporation dans les Brigades Internationales et fut affecté à la 13e BI Dombrowsky avec laquelle il participa aux batailles de Guadalajara, Brunete, Teruel et à l’offensive sur l’Ebre où il fut une nouvelle fois blessé.

Passé en France le 21 février 1939, il fut interné au camp d’Argelès. Lors de la déclaration de guerre, il s’engagea dans la Légion étrangère comme beaucoup de réfugiés espagnols - le 11e régiment étranger comptait jusqu’à 68% d’Espagnols – et participa aux combats de mai et juin 1940. Fait prisonnier par les Allemands en juin 1940 près de Verdun, il parvenait à s’échapper mais était repris à Nancy et interné au stalag XVII B d’où il fut ensuite transféré le 28 novembre 1941 au camp de concentration de Mauthausen (matricule 4504) dont il ne sortira que le 5 mai 1945.

Dans son témoignage sur Mauthausen, J. Borras raconte : "…Chaque matin avant l’appel, il y avait distribution générale de coups de nerfs de bœuf ou de câble torsadé pour chaque lit mal fait. L’interprète –J. Borras – obtint du chef de baraque de pouvoir faire l’inspection des lits pour éviter des désagréments aux copains. Il remarqua durant quelques jours un lit non fait, qu’il refaisait complètement. A la recherche de l’intéressé, il tomba sur un jeune malade et affaibli au point de ressembler à une loque humaine, qui lui répondit qu’il s’en moquait car il allait crever. Il contacta Termens, le médico espagnol, lequel trouva le jeune Santiesteban, celui qui offrit son sang plusieurs fois. Avec le supplément de nourriture reçu du chef de baraque et les transfusions intraveineuses, faites directement à la seringue de bras à bras sans connaître le groupe sanguin, Albert Balagué fut sauvé ».

A la Libération Albert Balagué s’installa à Nîmes où il milita à l’Union rationaliste et aux Citoyens du monde ainsi qu’à la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP). En 1954 il fut initié à la Grande loge de France et en 1962 s’affilia au Grand Orient qui correspondait mieux à sa conception de la laïcité. Á partir de 1967, il effectua plusieurs voyages en Catalogne, où il avait des contacts avec le mouvement libertaire, pour y aiser à la réorganisation clandestine de loges maçonniques. Il organisa également une conférence clandestine de citoyens du monde espérantistes dans un local discret de Barcelone qui appartenait à l’UNESCO.

En novembre 1980, lors de la restructuration de la FEDIP du Gard, il avait été nommé secrétaire adjoint aux cotés de Jean Gonzales (secrétaire).

Albert Balagué, dont le grand-père avait été assassiné par les franquistes le 23 mars 1939 sur son lit d’hôpital, est décédé le 3 juillet 2000 et a été inhumé au cimetière de Rodilhan près de Nîmes.


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