Dictionnaire international des militants anarchistes
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SORBI, Bixio
Né le 11 juin 1887 à Massa Maritima (Toscane) – mort en déportation le 20 octobre 1944 - Journalier ; ouvrier sidérurgiste - Portoferraio – Villerupt (Meurthe-et-Moselle) - Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 23 juillet 2010
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

D’abord républicain, Bixio Sorbi avait suivi les traces de son père et était devenu anarchiste à Massa Maritima où la police le signalait comme « enclin à la violence » et « à pousser les compagnons à l’action ». En 1913 il partait à Portoferraio pour y travailler dans les aciéries. Il était alors un fidèle lecteur de Il Libertario (La Spezia), Il Martello (Piombino) et de l’organe socialiste L’Avanti. Le 19 juin 1914, le journal Il Piccolo martello (Piombino) signalait une souscription de Sorbi en faveur de Salvatore Salvadori, l’ancien gérant de ce journal, poursuivi pour « délits de presse ».

Opposé à l’entrée en guerre de l’Italie, Sorbi fut avec Giuseppe Gasperi, le signataire de l’appel au Congrès révolutionnaire contre la guerre qui se tint à Follonica le 31 janvier 1915 où fut adopté une résolution appelant à la grève générale insurrectionnelle si l’Italie s’engageait dans le conflit. Après avoir été agressé par des partisans de l’intervention, Bixio Sorbi fut appelé sous les drapeaux et envoyé au front où il fut blessé.

A la fin de la guerre il retournait à Portoferraio où son ancienne entreprise refusait pour des raisons politiques de le réembaucher. Sorbi participait alors à la réorganisation du groupe anarchiste local. En 1920, suite à la découverte à son domicile de matériaux pouvant servir à la fabrication d’une bombe, il était arrêté puis, condamné en octobre à Portoferaio à une lourde, peine ramenée en appel à trois ans et demi de détention.

Á l’expiration de sa peine, il émigrait en France le 20 janvier 1924 et s’installait d’abord en Lorraine à Villerupt-pour-Thill et travaillait aux hauts-fourneaux de Pont-à-Mousson. Il était à cette époque abonné à plusieurs journaux anarchistes dont Pensiero e volontà (Rome), Fede (Rome), Il Picconiere (Marseille) et souscrivait à Il Monito (Paris).

En 1927 il partait s’installer avec sa compagne Adelaide Ricci à Marseille d’où l’année suivante il fut l’auteur de la nécrologie du compagnon Emilio Ferri, mort dans un accident de travail, et parue dans le journal Culmine (Buenos Aires). Cette même année il souscrivait au numéro unique de Resistere (Paris, novembre 1928) publié par les anarchistes italiens en sourien aux prisonniers politiques. En 1929 il souscrivait au Comité libertaire de soutien à Angiolino Bartolommei. De 1927 à 1937 au moins, il fut le correspondant à Marseille de L’Adunata dei Refratari (New york) auquel il collabora.

Le 15 mars 1933 Bixio Sorbi obtenait la nationalité française et le 5 avril assistait au congrès tenu à Marseille par le Parti socialiste italien. En 1936 il participait aux activités de l’Université prolétarienne de Marseille. Père de trois enfants - Gaston (1913), Anarchia (1915-1938) et Spartacco (1926) - il était alors membre de la coopérative du bâtiment fondée par Pio Turroni et Romeo Tonarelli dans la cité phocéenne. Lors de la retirada de l’hiver 1939, il porta assistance à plusieurs réfugiés espagnols aux camps d’Argelès, de Gurs et du Vernet ce qui lui valut d’être arrêté et malmené par les gendarmes.

Bixio Sorbi fut arrêté par la police allemande en septembre 1943 et transféré au camp du vernet d’où il sera déporté en Allemagne. Bixio Sorbi est mort le 20 octobre 1944 au camp de concentration de Dachau (matricule 94285).


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