Douzième fils de l’un des pionniers de l’imprimerie de la ville de Kyoto, Taiji Yamaga, après avoir abandonné ses études, avait gagné Tokyo en 1907 pour y travailler comme employé dans une maison d’édition. Intéressé par le chistianisme social et l’espérantisme, il y participa très vite aux activités de l’Association espérantiste du Japon -fondée en 1906 - dont il devint le secrétaire et à l’Armée du salut. En 1910 il se rendit à Tsukiji pour travailler dans un atelier de typographie où il allait se spécialiser dans la composition en caractères romains. C’est là qu’il rencontra Shintaro Harada qui allait le présenter en 1911 au militant anarchite Sakae Osugi qui allait l’amener aux idées libertaires.
Etroitement surveillé par la police et ne pouvant poursuivre son militantisme, il partait en 1913 pour la Mandchourie où il était embauché à la centrale électique de Dairen des chemins de fer de Mandchourie. En 1914, à la demande de Sakae Osugi, il allait à Shangaï pour y rencontre des compagnons chinois, dont Shi Fu, et aider à l’organisation de la Société de la voix du peuple (Minseisha).
Revenu au japon en septembre 1914, il milita aux cotés d’Osugi et dans les mouvement espérantiste. Il résidait à cette époque chez Katsumi Kuroita et Ikki Kota. Après avoir activement participé aux émeutes du riz, à Kyoto en août 1918, il fut arêté en 1919 pour avoir participé à l’édition clandestine de textes anarchistes et fut condamné à trois ans d’emprisonnement. Á sa libération en 1921, il s’installa à Tokyo.
En 1923 il participa à l’organisation du départ clandestin d’Osugi pour l’Europe et le 16 décembre fut l’organisateur de la cérémonie funèbre de Noe Ito et S. Osugi. Après le grand tremblement de terre de septembre 1923 dans la région de Kyoto, il devint un membre actif de la rédaction de la quatrième série de la revue Rodo undo (Mouvement ouvrier), puis de la cinquième série (1927) et en 1929 de la revue libertaire espérantiste Ra anakisuto. Co organisateur des manifestations du 1er mai 1925, il assuma également en 1927 une série de conférences sur l’espéranto à l’Universite nationale des travailleurs de Shangaï.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Taiji Yamaga adhéra à la Ligue anarchiste du Japon (Nihon anakisuto renmai) et relança à partir du 13 juillet 1946 l’organe anarchiste Heimin Shimbun. Tout en poursuivant ses activités anarchistes et espérantistes, il assura également les relations avec le mouvement anarchiste international, notamment avec la Commission de relations de L’Internationale anarchiste (CRIA) et avec le Centre international de recherches sur l’anarchisme (CIRA). En 1960 il partiicipa au congrès de l’International des résistants à la guerre (IRG) qui se tenait aux Indes et où il rencontra notamment les compagnons anglais Tony Smythe et belge Marcel Dieu Hem Day. Il avait été désigné comme délégué lors du congrès tenu en août 1960 par la Fédération anarchiste japonaise.
Taiji Yamaga qui fut l’auteur de plusieurs ouvrages et dictionnaires espérantistes et collabora à plusieurs titres de la presse libertaire internationale - dont Tierra y libertad (Mexico)-, est décédé à Tokyo le 6 décembre 1970 des suites d’une leucémie. Il avait légué son corps à la science à l’Université Jutendo de Tokyo.
Oeuvre : Il est l’auteur de plusieurs manuels et dictionnaires d’espéranto, d’un dictionnaire nippo-philippin et d’études sur Lao Tseu.