Dictionnaire international des militants anarchistes
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VELA ALEGRE, Fernando “Acracio PROGRESO » ; “Francisco FERRER” ; « Alfredo MESEGUER” [Fernando Evaristo GARCIA ALONSO & Fernando GARCIA VELA]
Né à Oviedo en 1888 – mort en octobre 1937 - Peintre en bâtiment - MLE - CNT - CTM – Gijon (Asturies) – Madrid (Nouvelle Castile) – Andalousie – Valence (Levant) - Paris - Marseille (Bouches-du-Rhône) – Barcelone (Catalogne)
Article mis en ligne le 19 mai 2010
dernière modification le 17 mars 2024

par R.D.
Fernando Vela Alegre

Fernando Vela Alegre dont le véritable nom était Fernando Evaristo Garcia Alonso, nom modifié peu avant son décès en Fernando Garcia Vela, a utilisé au cours de ses activités un très grand nombre d’identités qui rendent difficile la reconstitution de son itinéraire.

Fils d’un médecin à Oviedo, Fernando Vela avait quitté les Asturies en 1901 pour aller étudier la médecine à la faculté San Carlos de Madrid. Il aurait alors travaillé dans une imprimerie et serait devenu l’ami de Pedro Vallina qui l’aurait initié à l’anarchisme. Il participait alors aux réunions du groupe de Vallina qui se tenaient passage de Recoletos et aurait été impliqué dans un complot anti monarchiste (complot de la Coronacion) qui l’avait amené à s’exiler une première fois à Paris.

Revenu aux Asturies à la fin 1902 sous le nom de José Maria Pérez, il participait avec José Rodriguez Romero à la tournée de conférences dans la région de Cordoba organisée par Tierra y Libertad et commençait à collaborer à la presse libertaire sous le pseudonyme de Vicente Carreras. L’année suivante, il continuait de participer à des conférences et vécut entre l’Andalousie – où il travailla sans doute dans un port – les Canaries et le Maroc espagnol –il aurait été emprisonné à Ceuta. Il utilisait toujours l’identité de José Maria Pérez et, sans doute celles de Rafael Romero et de Rafael Aparicio.

En 1904 il était membre, sous les noms de Progreso Fernandez et de Francisco Ferrer, du groupe anarchiste de Paris avant de retourner en Espagne où il aurait été arrêté à deux reprises à Malaga et à Barcelone. Suite à une dénoncaition il abandonnait les identités de Acracio Progreso et Francisco Ferrer et en décembre 1904 s’installait à San Fernado (Cadix) où, tout en menant des activités clandestines, il allait travailler comme barbier et locuteur itinérant pour les films muets. En août 1907 il aurait participé avec les frères Estivalis, Albano Rosell et Miguel Martinez à l’hebdomadaire anarchiste La Tramontana (Barcelone) dirigé par Mas Gomeri et qui, harcelé par les autorités, dut cesser sa parution en octobre.

En 1908 il allait en Argentine où sous le pseudonyme de Fernando il collaborait à La Protesta (Buenos Aires) et participait à une grève de locataires. Arrêté il était expulsé d’Argentine et arrivait en mai ou juin 1908 en Espagne où, sa condition de clandestin, l’obligeait pour échapper à la répression à aller à Lisbonne où il travailla dans une imprimerie, collabora aux groupes anarchistes locaux et à la presse sous le pseudonyme d’Acracio Progeso. L’année 1909 il circulait entre Le Levant, Madrid et l’Andalousie où en mai il participait activement à la campagne en faveur des prisonniers de Alcala del Valle qu’il chroniqua sous le nom Amadeo Pau et suite à laquelle il fut emprisonné à Saragosse

A sa libération de prison en mars 1910, il retourna à Valence où il travailla notamment dans un atelier cinématographique -comme locuteur d’un cinéma ambulant et metteur en scéne d’une salle de cinéma - et comme peintre décorateur. Sous le nom d’Acracio Progreso il était chargé de la coordination des groupes anarchistes et sous celui de Francisco Ferrer à l’envoi des paquets de livres publiés par les éditions Cultura y Verdad fondées selon les volontés de Francisco Ferrer y Gauardia. Très impliqué avec Casasola dans le projet d’École moderne, il en fut nommé secrétaire sous le nom de Amadeo Pau et fut le co-fondateur de l’hebdomadaire Escuela moderna (Valence, 1910-1911, 71 numéros). Il participa sans doute au congrès les libres penseurs tenu en octobre et, en décembre à un congrès en Suisse sur l’enseignement rationaliste. En août 1911 il fut l’un des organisateurs du deuxième congrès des Libres penseurs tout en continuant son travail éditorial.

Particulièrement actif dans l’organisation des peintres décorateurs lors d’une grève en juillet, il en fut nommé comme délégué pour assister au premier congrès tenu par la CNT en septembre 1911 au Palais des Beaux-arts de Barcelone où il fit notamment partie de la commission chargée de la vérification des mandats. Echappant à la répression qui avait suivi le congrès, il parvenait à regagner Valence mais fut arrêté à Alcoy le 19 septembre au local du syndicat manufacturier où, semnle-t-il, il coordonnaot le mouvement de grève générale. Emprisonné et maltraité à la prison de Valence sous le nom de Fernando Vela Alegre, ses diverses fausses identités n’étaient pas découvertes et il fut libéré en avril 1912. Il resta alors à Valence où il se fit plus discret et souscrivit au premier numéro du journal Humanidad (Valence ; 1912, 7 numéros). En octobre il adhéra à la franc-maçonnerie et fit un premier voyage à l’Estaque (Marseille) où il allait s’installer au printemps 1913 tout en voyageant constamment entre Marseille- Valence et Gijpn.

Au printemps 1913 il participait à Marseille à un meeting avec Eusebio Carbo et développait, appuyé alors par Hilario Arlandis, une intense propagande syndicale et antimilitariste. C’est sans doute en 1913 qu’il épousa Marie Vignier.
A l’automne 1913 il était le secrétaire du Comité Pro Presos de Marseille où il demeurait alors rue Esperandieu.

Suite à la déclaration de guerre, il retournait à Gijon à l’été 1914 et collaborait à divers journaux et revues dont Ateneo obrero, le quotidien España, El Noroeste, El Sol… etc. Sous le pseudonyme de Iridio il est possible qu’il ait colaboré également à Tierra y libertad et à la nouvelle série de El Obrero moderno (Igualada, 1914-1918) dirigé par Juan Ferrer. Puis sous le nom de Alfredo Meseguer, et après la mort subite en 1917 de Lorenzo Portet l’exécuteur testamentaire de Francisco Ferrer, il assuma la responsabilité de la librairie et des éditions Publicaciones de la escuela moderna qu’il prolongea dans des conditions économiques très difficiles au moins jusqu’en 1919. En janvier 1919, lors d’une rafle, il fut arrêté à Barcelone et interné à fond de cale sur le navire « Pelayo qui servait de prison flottante et dont il fut libéré au bout de deux semaines suite à l’intervention de diverses personnalités

En mai 1919, lors d’un voyage à Paris où il résidait chez Charles Malato, 160bis rue Vercingétorix (14e), il fut en contact ave la veuve de Portet et la veuve du médecin belge Lucien Hénault (traducteur de Ferrer), Rachel à laquelle il accorda « de grand cœur » les droits de traduction et publication en français du livre l’École moderne de F. Ferrer mais précisait que vue la situation délicate de la maison d’édition en Espagne, il n’était « pas à même d’en assurer l’engagement et les frais » (cf. Lettre de Malato à Rachel Henaut, 22 mai 1919)

En novembre 1919, quelques jours avant une grève générale il fut arrêté préventivement à Saragosse, expulsé à Barcelone où il fut immédiatement libéré. Revenu L’Estaque à la fin de l’année 1919, il y réorganisa le Grupo de estudios internacional. En 1920, à l’occasion de ses incessants voyages en Espagne, il fut arrêté à plusieurs reprises sous le nom de Ferrer, notamment à Barcelone en avril 1920 après un attentat contre un patron boulanger, puis à la fin du même mois à Barcelone à la sortie d’une réunion. En 1921, sous le nome de Meseguer il fondait à Barcelone la maison d’édition Progreso.

Vela, que Martial Desmoulins décrivait comme un militant espagnol « très impulsif, aux larges épaules et mesurant 1, 70m environ » habitait en 1921 rue Audimar à Marseille et était alors le responsable des groupes anarchistes espagnols de la région qui se réunissaient chaque dimanche à son domicile. Il avait dirigé dans la région plusieurs grèves dans l’industrie de la chaussure où travaillaient de nombreux militants anarchistes tant italiens qu’espagnols. Fréquentant assidûment la vieille Bourse du travail il avait été l’un des fondateurs de la Confédération des travailleurs du Monde (CTM). Très ami avec le responsable de la CNT Salvador Segui, il lui rendait souvent visite lors de ses séjours à Barcelone. Bon orateur il visitait régulièrement et organisait les colonies espagnoles de Martigues, Port-de-Bouc, Miramas et Salon de Provence. Vela qui avait tenté de réorganiser un Comité pro-presos fut arrêté en juin 1921 dans le Gard où il faisait une tournée de propagande pour la CTM et fut expulsé de France en août 1921 avec Duque.

Fernando Vela

De 1924 à 1927, sous le nom de Francisco Ferrer, il était à Valence où il coordonnait la distribution de La revista Blanca à laquelle il aurait collaboré sous le pseudonyme de Fernando Lupineza pour des articles à caractère syndicaux. Il participait également sous le nom de Acracio Progreso à la réorganosation du groupe anarchiste féministe Sembrando ideas avec notamment Palmira Luz.

Au début des années 1930 il continua d’écrire sous ses divers pseudonymes dans la presse libertaire, notamment à Crisol (Madrid) et à Luz (Madrid). Sous l’dentité d’Acracio Progreso il fut arrêté à Sabadell en septembre 1931, puis à Barcelone en avril 1932 où il exerçait alors comme instituteur rationaliste à Tarrasa et défenseur de la langue Ido. Sous le nom de Meseguer il collaborait également au Centro Enciclopedico de cultura et s’établissait comme libraire d’occasion rue Muntaner.

Dans les années précédant le déclenchement de la guere civile, il fut l’éditeur de plusieurs titres de la presse libertaire – Nueva Humanidad (Barcelone, 1933, au moins 12 numéros), Helios (Valence), Faro (Jativa, 1933, au moins 3 numéros), Despertar (Salt, 1933-34)… - et de l’hebdomadaire La republica (Barcelone). En1934 il participa à Valence à la fondation du Parti syndicaliste d’Angel Pestaña.

Après le coup d’État franquiste de juillet 1936, il occupa des responsabilités à la mairie de Valence comme représentant du Parti Syndicaliste tout en continuant de collaborer sous son pseudonyme d’Acracio à Ruta et Ideas. Fernando Vela, qui à cette époque collaborait sous le nom de Fernando Lupineza à El Parapeto (Valence, 1937-38, au moins 37 numéros), l’organe de la section de défense du Comité national de la CNT, est décédé en octobre 1937, lors d’un accident et dans des circonstances étranges. Il a été enterré à Valence.

Outre les pseudonymes cités ci-dessus, Fernando Vela avait entre autres utilisé dans la presse ouvrière ceux-ci : Alfedo Alonso, Fernando, Fernangarci, José Maria Pérez, Priovel, Rafael, Roxana, Tirteo et Vicente Carreras. Il avait également collaboré entre autres aux titres suivants : Espartaco (Barcelone, 1904), Nueva Aurora (Malaga, 1909), El Porvenir del obrero (Mahon), El Productor (Barcelone), El sindicalista (Villanueva y Geltru, 1912-1914, 54 numéros), Solidariidad Obrera (Gijon, 1922-1923)Tierra Libre (1930), La Voz del pueblo (Tarrasa), El Vidrio (Cartagene)


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