Dictionnaire international des militants anarchistes
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CANNONE Alphonse, Sauveur
Né le 3 janvier 1899 à Bougie (Algérie) - mort le 15 février 1939 - Marin - FAP-UA - USTM- CGTSR - CNT - Paris, Dunkerque (Nord), Rouen & Le Havre (Seine-Maritime), Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 13 décembre 2006
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

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Alphonse Cannone avait passé son enfance à Oran où orphelin de père il avait connu la misère.

Après avoir navigué plusieurs années, Cannone s’engagea dans la Marine nationale ; peu après son icorporation sa nièce décédait, son frère ainé était tué sur le front, son plus jeune frère et ses deux sœurs étaient confiées à l’assistance publique. Embarqué sur le cuirassé France, il participa activement le 19 avril 1919 dans la rade de Sébastopol à la mutinerie des Marins de la Mer Noire. Condamné à dix ans de prison, emprisonné tour à tour à Toulon, Loos, Nîmes, Clairvaux, et tombé gravement malade, il bénéficia, suite à une campagne de soutien, d’une remise de peine en août 1921 et fut transféré au dépôt des exclus de l’armée, à Collioure, devant encore effectuer 26 mois de service. Évadé avec un camarade et après avoir ligoté un gardien, repris, il fut condamné, le 12 janvier 1922, à Montpellier à cinq ans de prison pour avoir frappé l’un de ses supérieurs et purgea sa peine à la prison de Nîmes.

Libéré en août 1926, il gagna Paris où il fut hébergé par Marius Brignon, anarchiste, secrétaire du Comité de défense des Marins et travailla deux mois dans une usine de roulements à billes.
Il était à l’époque membre de la Fédération Anarchiste Parisienne (FAP).
Membre (selon le Maitron) du « Groupe noir », organisation anarchiste internationale dont le siège était à Montevideo, il participa aux réunions du Comité d’initiative de l’Union anarchiste et communiste.

Après avoir séjourné un mois à Dunkerque, il s’embarqua le 11 octobre 1927 sur le pétrolier « Pechelbrown ». Débarqué en janvier 1928, il fut hospitalisé au Havre pour tuberculose pulmonaire.
Cannone arriva à Rouen au début du mois d’août 1928 et le 20, il fut élu secrétaire de la section des Marins de France (autonome). Il participa alors activement aux pourparlers qui aboutirent à la fusion des deux Fédérations autonomes d’Inscrits maritimes (Marins de France et Laboureurs de la mer) et à la création de l’Union syndicale des Travailleurs de la Mer. Le 24 décembre 1928, il fut élu secrétaire de la section de Rouen ; mais il démissionna en mars 1929, quand fut votée la fusion avec les Marins confédérés.
Au début des années 1930 il était le trésorier du groupe intercorporatif fédéraliste de Marseille aux cotés de Jean A. Casanova et l’un des responsables du Groupe d’action libertaire de tendance synthésiste. Il demeurait alors à La Renaude, Traverse des serins dans le quartier de Saint-Jérôme (Marseille).

Membre de la CGT-SR, Alphonse Cannone milita parmi les marins à Dunkerque, au Havre, à Marseille. En juillet 1936, à la veille de la révolution franquiste, il partit de Marseille pour Barcelone en compagnie de camarades espagnols et combattit dans la Colonne Durruti ; il a été blessé à plusieurs reprises ; il appartint à la Confédération nationale du travail (CNT) ainsi qu’à la Fédération anarchiste ibérique (FAI).

Lors de l’exode espagnol, il vint se fixer à Paris ; sa santé était gravement atteinte et il mourut de tuberculose à l’hôpital de Bicêtre le 15 février 1939. Le comité de défense des Marins lança un appel et demanda d’envoyer les fonds à Marius Ricros à Paris, un ancien de la mer Noire ; la dépouille mortelle de Cannone fut accompagnée du drapeau noir.

Alphonse Cannone était marié, père de deux enfants.


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