Pawel Rogalski avait participé en 1924 à l’édition du journal socialiste Nowy Zew (Nouvel Appel). Etudiant en sciences politiques à l’université libre de Varsovie à partir de 1926 il commença à militer au groupe d’éducation anarchiste de Benjamin Wolman et l’année suivante rejoignit la Fédération anarchiste polonaise où il devint l’ami de Jerzy Borejsza. Participant à la maison d’édition clandestine Walka (La lutte), il fut ensuite arrêté en 1929 à Varsovie suite à une réunion d’hommage à Kropotkine. L’année suivante il émigrait en France où, tout en étant ouvrier, il poursuivit des études à la Sorbonne avant de retourner en Pologne en 1932.

Avant guerre il travailla pour le journal Wiasomo Sci (Dernière Nouvelle). En octobre 1939, avec l’ancien militant communiste Roman Jablonowski devenu militant syndicaliste, il organisait un groupe de résistance. Interné au ghetto de Varsovie, il parvenait à s’en échapper en août 1942 et se cachait en divers lieux. Au moment de l’insurrection de Varsovie à l’été 1944, il fut arrêté par des SS de la Division Galicie, mais parvint une nouvelle fois à s’échapper. A la fin de la guerre il était caché à Nadarzyn.

En 1946, avec d’autres anarchistes et Roman Jablonowski, il fondait la coopérative d’éditions Slowo (Monde) qui allait notamment publier plusieurs textes de Kropotkine. Suite à la visite en Pologne en 1946 de la militante anarcho-syndicaliste Rose Pesotta, il allait en janvier 1947 aux États-Unis où il fit plusieurs conférences sur le ghetto de Varsovie et l’insurrection de 1944. A son retour en Pologne il fut interrogé par la police secrète.

En 1949, suite à l’intervention du Comité central du parti communiste il était obligé de fermer la coopérative Slowo. A partir de cette date et jusqu’à sa retraite il a travaillé pour la maison d’édirions Ksiazka i Wiedza (Livre et connaissance).

Pawel Rogalski est mort à Varsovie le 16 mars 1993. Il a fait inscrire sur sa tombe : « Militant de la Fédération anarchiste polonaise ».