Dictionnaire international des militants anarchistes
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RELGIS, Eugen
Né à Yassy (Roumanie) le 2 mars 1895 – mort le 24 mai 1987 - IRG - SIA - Bucarest – Montevideo
Article mis en ligne le 28 mars 2009
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.

Eugen Relgis, devenu sourd à la suite d’une maladie infantile, fit de bonnes études et commença très tôt à écrire. Au moment du déclenchement de la première guerre mondiale, de retour à Bucarest après un séjour à Constantinople et en Grèce, il était étudiant à la faculté d’architecture. Après l’invasion allemande de 1916 il regagnait Yassy et était appelé sous les drapeaux. Il refusa alors de participer aux exercices et fut emprisonné avant d’être réformé pour surdité. De 1915 à 1919 il travailla comme ouvrier sur divers chantier du bâtiment et dans des entreprises métallurgiques.

En 1920 il fondait à Yassy la revue Umanitatea qui était rapidement interdite par la censure, puis mettait au point la théorie de l’Humanitarisme dont en 1921 il exposait les principes dans le livre Principes humanitaires : il s’agissait d’une conception positive non dogmatique, pacifiste intégrale et anti-autoritaire rassemblant tous les éléments favorables à l’individu et à la personne humaine. Parallèlement il développait des contacts avec les milieux pacifistes internationaux – groupe Clarté, Fédération internationale des arts, lettres et sciences, Internationale des résistants à la guerre, etc. – et obtenait l’adhésion à ses principes d’un grand nombre d’intellectuels pacifistes et libertaires dont Han Ryner, G.F. Nicolai, Max Nettlau, P. Ramus, Stefan Zweig, Upton Sinclair, etc.

Après avoir fondé en 1923 le premier groupe humanitariste à Bucarest, il en organisa avec l’aide de son secrétaire I. Mehedintzeanu, 23 autres entre 1924 et 1932. Ses principes furent traduits en quatorze langues et il rédigea l’article Humanitarisme dans l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure. Il fonda ensuite la revue Cugetul libre (1928-1929) suivie de Umanitarismul (1929-1930). Parallèlement il collaborait à un très grand nombre de revues libertaires dans le monde entier et participait à de nombreux congrès pacifistes à l’étranger. Au début des années 1930 il voyageait en Bulgarie où il entra en contact avec des libertaires tolstoiens et végétariens ; il en tira le livre Bulgarie inconnue (1932). Il fut également le traducteur roumain de Nietzsche, Lagerlof, S. Zweig, E. Armand, etc.

Membre actif de l’Internationale des résistants à la guerre (IRG), il participa à la conférence pacifiste tenue en 1925 à Hodelston (Londres) puis, en 1928, à celle de Sonntagsberg (Autriche).

Pendant la guerre d’Espagne, il fut nommé au conseil international de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA).

En 1939, au moment de la déclaration de la guerre, il se trouvait à Paris où il préparait sous le titre Miron le sourd une édition française de son ouvrage Voix en sourdine (1927) préfacé par S. Zweig. Il collaborait également aux Cahiers de l Artistocratie de Gérard de Lacaze-Duthiers. Malgré l’avis de ses amis, il retournait en Roumanie où il était imédiatement chassé de son domicile par les fascistes. Pendant toute la durée de la guerre, il parvint, grâce à de nombreux amis, à échapper aux rafles et à se cacher.

Après la prise du pouvoir par les communistes et pour échapper à une arrestation et l’internement en camp, il quittait clandestinement le pays en 1947, puis, après un bref séjour à Paris, émigrait en Uruguay.

En 1950 il fondait à Montevideo la collection Humanidad dont le premier titre publié fut Los princicpios humanitarios puis édita le livre de Max Nettlau La Paz mundial.

Dans les années 1960, il fut avec notamment Abraham Guillen, Gerardo Gatti et Fernando O’Neill, chargé de la préservation des archives du mouvement libertaire à Montevideo. Lors de la découverte et de l’attaque du local de ces archives par la police, il était parvenu à échapper à une arrestation.

Responsable des archives du Bureau anarchiste international, il ne cessât plus, jusqu’à sa mort survenue à Montevideo le 24 mai 1987, d’écrire des dizaines de textes, nouvelles, poésies pacifistes et humanitaires et de collaborer à la presse libertaire internationale.

Œuvres : Eugen Relgis a été l’auteur de plus d’une centaine d’ouvrages dont : - Le Triomphe de mon être (1913) ; - La folie, poème (1914) ; - Soleil naissant (1914) ; - Poésies (1915) ; - Mélodies du silence (1916) ; - L’Humanitarisme et l’internationale des intellectuels (Bucarest, 1922) ; - Humanitarisme et individualisme (Bucarest 1922 ; Orléans, Ed. de l’En-Dehors, 1932) ; - La littérature de la guerre et la nouvelle ère (1922) ; - La Colonne entre les ruines (1923) ; - Petru Arbore (1924) ; - Premières aspirations, nouvelles ; - Humanitarisme et socialisme (1925) ; Essais sur le judaïsme ; — Humanitarisme biblique (1926) ; - Voix en sourdine (1927) ; - La biologie de la guerre (La Brochure mensuelle, 1928) ; - L’Internationale pacifiste : lettres à Romain Rolland (1928) ; - Le chemin de la paix (1929 ; ed. française, 1936) ; - L’humanitarisme et le service général pour l’alimentation (Vienne, 1931) ; - Les amitiés de Miron (1932) ; - Humanitarisme et eugénisme (1934) ; - Cosmometapolis (1936) ; - Esprit actif (1940) ; - Cœur et moteur, poèmes (1945) ; - Renaître avec de grands européens (1945) ; - Esperanto (1945) ; - Romain Rolland (1945) ; - Eros dans le IIIe Reich ; - Histoire sexuelle de l’humanité (1947) ; - Dix capitales (1947) ; - Tres conferencias, con M. Nettalu y P. Ramus (Buenos Aires, 1949) ; - Mensahes de paz (1951) ; - America Europa ; - Uruguay pais del porvenir ; - Stefan Zweig (1967)


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