Dictionnaire international des militants anarchistes
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REAL, Jean-Baptiste
Né le 13 février 1837 - Ouvrier tisseur ; écrivain public - Roanne (Loire)
Article mis en ligne le 21 mars 2009
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

L’ouvrier tisseur Jean-Baptiste Real avait été arrêté à Roanne fin mars 1876 avec Marius Rausch alors que les deux hommes étaient en train de placarder des affiches prônant l’abolition de la propriété et de l’autorité portant le texte suivant : « Vive la Révolution sociale ! Á bas tout ce qui ne produit pas et qui consomme ! Vive la Révolution sociale ! ». J.B. Real, qui était marié et sans enfant fut poursuivi avec son compagnon devant la Cour d’Assises de Saint-Étienne. Il avait déjà subi, à cette date onze condamnations (pour vol, vagabondage, rupture de ban, etc).

Á l’audience du 30 mars 1876 il expliqua que c’était la première condamnation dont il avait été l’objet (5 ans pour vol) qui avait entraîné toutes les autres. Son passé de réclusionnaire étant connu, il « devint l’objet du mépris public… vit toutes les portes des ateliers se fermer devant lui. De là ses nombreuses ruptures de ban. Mais sa conscience ne lui reproche rien… et s’il n’est pas réhabilité aux yeux du monde, il l’est à ses propres yeux par les efforts qu’il a fait pour travailler et les souffrances qu’il a endurées ». Il fut condamné, comme Rausch, à quatre ans de prison et 5000f. d’amende.

Á sa libération, il ne trouva plus de travail dans les ateliers de tissage et se fit écrivain public pour pouvoir subsister. J. B. Real, que la police qualifiait de « très intelligent » reprit ses activités militantes, participant aux diverses réunions et manifestations anarchistes de la région. Il aurait été membre du groupe Le Révolté fondé à Roanne en juin 1881. En 1882 il était le secrétaire du groupe Le Revolver et participait très activement à la grève des ouvriers tisseurs. En octobre1884, avec Demure, Grillot et Charras, il fut accusé d’un attentat à la dynamite (contre la prison de Roanne ?), mais fut relaxé faute de preuves. Selon la police il aurait été brûlé avec Simon Guet (Gay ?) lors de l’essai d’un engin explosif au printemps 1884 par le compagnon, Jenshomme, ce qui leur aurait valu d’être blâmé par les autres membres du groupe.

Il fut ensuite, semble-t-il, membre du groupe Les révoltés. Fin avril 1892, comme de nombreux compagnons tant à Paris qu’en province, il fut arrêté préventivement à la manifestation du 1er mai.
Il figurait sur l’État récapitulatif des anarchistes de Roanne de décembre 1893.


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