Dictionnaire international des militants anarchistes
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RASI, Tintino, Persio “{AURO D’ARCOLA” ; “GOLD O’BAY” ; “CARLO CARLI” ; “TATIANO}”
Né à Arcola (La Spezia) le 15 septembre 1893 - mort le 8 juillet 1963 - Employé des postes - Gênes – Cagliari (Sardaigne) – Arcola – Paris - Philadelphie
Article mis en ligne le 14 mars 2009
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.
Tintino Rasi

Après des études élémentaires, Tintino Rasi avait commencé à travailler à la poste et avait adhéré, encore très jeune, au mouvement anarchiste. En 1914 il était facteur à Gênes et était fiché comme anarchiste « convenablement surveillé ». Participant aux activités du mouvement, prenant la parole dans les diverses réunions et collaborant à la presse, notamment à Il Libertario, il fut muté en 1917 à Iglesias en Sardaigne où il continua son militantisme.

Installé à Cagliari, il collaborait sous le pseudonyme Auro d’Arcola au journal socialiste Il Risveglio dell’isola et devenait membre de la Commission exécutive de la Chambre du Travail locale. En janvier 1918 la police signalait qu’il tentait avec Alberto Silicani de constituer un groupe anarchiste. Appelé sous les drapeaux, il était finalement réformé en novembre 1918.

Revenu à Arcola (La Spezia) en mars 1919, il allait participer pendant toute la période du « Biennio Rosso » aux luttes ouvrières et organiser un grand nombres de réunions et conférences. Au cours de l’une de ses conférences, en juin 1919 à Santo Stefano Magra, un carabinier était tué et un autre gravement blessé ; dénoncé comme responsable des faits, Rasi partait alors pour l’étranger. Revenu en juin 1920, il était finalement acquitté de cette accusation.

Dans les années suivantes il allait être muté à Grosseto, Pise et Milan où il poursuivit ses activités. En 1921 il fut aux cotés de Renzo Ferrari Renzo Novatore et de Giovanni Battista Governato le rédacteur de la revue individualiste Vertice (La Spezia-Arcola, au moins 2 numéros) puis l’année suivante avec Renato Siglich Souvarine celui de la revue Anarchismo (Pise, octobre à décembre 1922, 3 numéros). En 1922 il résidait à Clivio et s’occupait de la diffusion du journal de l’école rationaliste locale.

Étroitement surveillé par la police qui, début 1923, perdait sa trace, il émigrait en avril 1923 avec sa compagne Ave Fossati et leur fille Superna en France d’abord à Nice puis en région parisienne. Il allait y être le directeur de nombreuses feuilles de l’exil libertaire italien dont La Rivendicazione (Paris, 1923-1925, 43 numéros et 2 suppléments) dont le gérant était Émile Louis Soustelle, La Nostra polemica (Paris, numéro unique du 1er novembre 1925) où il polémiquait durement avec les compagnons engagés dans la Légion garibaldienne de Ricciotti Garibaldi (dont on apprendra plus tard qu’il était un infiltré de la police politique), La Quale (Paris, numéro unique du 20 mars 1926), Veglia (Paris). Il fut également rédacteur de la partie italienne de La Revue internationale anarchiste (Paris, 1924-1925) avec U. Fedeli et V. Gozzoli, puis avec les mêmes de La Tempra (Paris, 1925-1926, 17 numéros). Sous le pseudonyme Gold O’Bay il avait également collaboré à Il Comento (Londres, 1924, au moins 5 numéros) où il avait réclamé « le droit à se défendre et à tuer les fascistes ».

Selon la police politique italienne il aurait été en rapport en 1927 avec le groupe illégaliste de Sante Pollastro et aurait « collecté les produits des vols ».

Le 17 septembre 1927 il avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion qui lui avait été notifié le 263 février 1929.

En 1928 il participait à une nouvelle polémique entre Nino Napolitano qui accusait Renato Siglich d’être « un indicateur de la police française », tandis que ce dernier accusait Napolitano d’avoir détourné 200.000 F remis à Rasi par le groupe de Pollastro pour faire de la propagande.

Au début des années 1930, on perdait sa trace – il était vraisemblablement en Suisse d’où, sous le pseudonyme de Tatiano il collaborait à L’Adunata dei Refrattari – avant qu’il ne reparaisse en 1935 à Saint-Michel-sur-Orge. Le 4 avril 1935 il avait obtenu un sursis renouvelable de 6 mois à l’arrêté d’expulsion.

Les 20-21 juin 1936 il participait à Paris à la Conférence internationale pour le droit d’asile à laquelle prirent entre autres part Sébastien Faure, C. Berneri, Gilioli, Marzocchi, Mastrodicasa, et d’autres. Dès le début de la guerre civile il fit partie du Comité parisien d’aide à l’Espagne où, selon sa compagne et leur fille, il ne se rendit jamais.

Constamment surveillé par les agents de la police fasciste, souvent arrêté, il parvenait en 1938 à émigrer aux États-Unis où il s’installait à Philadelphie. Sous le pseudonyme de Carlo Carli il y collaborait pendant la guerre à la revue antifasciste Chanteclair (New York, 1942-1945, 18 numéros) dont il fut l’un des rédacteurs avec V. Gozzoli. Il y prit position en faveur d’un appui nécessaire à la guerre menée par les alliés contre le fascisme.

Tintino Rasi est décédé à Philadelphie le 8 juillet 1963.


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