Dictionnaire international des militants anarchistes
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PICHON, Ernest
Né 2 novembre 1852 à Villard-Rixoire (Jura) - mort en mai 1924 - Ouvrier terrassier – SUB
Article mis en ligne le 9 janvier 2009
dernière modification le 20 avril 2024

par Dominique Petit, R.D.
Ernest Pichon

Ernest Pichon faisait partie de la Chambre syndicale des terrassiers. Le 5 septembre 1890, il fut condamné à 8 mois de prison à Paris, pour entrave à la liberté du travail, pendant la grève des terrassiers.

En septembre 1892, il fut signalé comme assistant aux réunions anarchistes. On le vit souvent 66 rue Vieille-du-Temple, aux réunions tenus par le Groupe de propagande anarchiste, puis à celles données par le Cercle international de la rue Aumaire.

Ernest Pichon était très lié avec Claudet et Rigollet et ne se cachait pas pour dire « qu’il fallait aller chez les bourgeois, pour les dévaliser d’abord, puis les faire sauter ».

Selon le rapport d’un indicateur (octobre 1892), il vivait en collectivité avec une douzaine d’autres ouvriers terrassiers chez lesquels “venaient se sustenter, à la fortune du pot, des anarchistes dans la dêche” et notamment des voleurs à l’étalage -dont Vinchon - qui payaient leurs repas en apportant ce qu’ils avaient “dérobé en fait de victuailles et commestibles”.

Le 23 octobre 1892, avec entre autres Claudet, Bouttet, Guillot, Rigollet, Guilmard, Quince, POrret et Baudelot, il était allé perturber le meeting boulangiste tenu à la salle Favié ; monté sur un banc, il avait entonné La Carmagnole, reprise par les compagnons, ce qui avait déclenché une bagarre générale et l’expulsion des compagnons de la salle.

En décembre 1892, il faisait partie du groupe qui avait formé le projet d’enlever Francis, extradé de Londres, à son arrivée à la gare du Nord.

En juillet 1893, Ernest Pichon disait à la réunion tenue 18 rue Croix-Nivert, pour les ouvriers terrassiers, qu’il était inutile de nommer des conseillers prud’hommes ; qu’il était plus simple de faire le conseiller soi-même en cognant sur les patrons et il avouait s’être battu dans cinq chantiers avec les différents patrons, disant que s’il ne les avait pas étranglé, c’est qu’il n’avait pas pu.

Le 30 juin 1894, le Préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à son encontre pour "association de malfaiteurs". Le 1er juillet, le commissaire de police du quartier de la Villette, se présenta à 4h30 du matin chez Pichon qui demeurait dans une chambre garnie au 2e étage, 5 rue Houdart. Lors de la perquisition la police découvrit le journal la Révolte du 10 mars 1894 et un numéro du Chambard socialiste du 21 avril 1894. Arrêté, il fut incarcéré à Mazas le 4 juillet et remis en liberté le 12 juillet. Devant le juge d’instruction il avait admis avoir fait partie de la chambre syndicale des terrassiers, mais affirma n’avoir jamais été membre d’un groupe anarchiste, ni s’occuper de politique.

Le 29 juin 1895, le juge d’instruction Meyer rendit une ordonnance de non-lieu dans l’affaire d’association de malfaiteurs.

Le Libertaire, qui le présentait comme le co fondateur du syndicat des terrassiers (SUB), annonça son décès en mai 1924 aux Lilas (?).


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