Dictionnaire international des militants anarchistes
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PHILIPPE, Paul
Cultivateur - FA – FCL – PCF - Paris – (Puy-de-Dôme)
Article mis en ligne le 7 janvier 2009
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Paul Philippe était à la fin des années 1940 membre de la Fédération anarchiste (FA) adhérent du groupe Berneri de Paris 19e. Après la formation autour de Georges Fontenis de l’organisation clandestine Organisation Pensée Bataille (OPB), destinée à prendre le contrôle de la FA, il appuiera cette tendance à laquelle il sera coopté en 1953. Il collaborait à cette époque au Libertaire et continua de militer à la Fédération Communiste Libertaire (FCL), nouveau nom adopté par la FA après la prise de contrôle de l’organisation par la tendance comuniste libertaire.

En 1954 il était le secrétaire de la région parisienne de la FCL et membre du Comuté national. Il assumait également la gérance du bulletin Jeune Révolutionnaire (Paris 19 numéros de mai 1954 à février 1956) qui était tiré à 200 exemplaires. En novembre 1954, suite à l’affiche Vive l’Algérie libre éditée par la FCL, il était inculpé « d’atteinte à la sécurité de l’État » comme plusieurs autres militants de la FCL, dont G. Fontenis, Robert Joulin, Pierre Morain et Michel Donnet.

Le 14 février 1956 Paul Philippe comparaissait en chambre correctionnelle pour « injures envers les armées » à la suite d’un article paru dans Jeune Révolutionnaire. Ce dernier titre était alors remplacé par un nouveau bulletin La Jeune garde des travailleurs (Paris, 4 numéros de mars à juin 1956) dont il assumait la gérance et qui selon G. Fontenis tirait à 500 exemplaires. Le 13 juillet 1956 à l’aube, au lendemain de la parution du dernier numéro légal du Libertaire, il était perquisitionné et arrêté par la DST avec les principaux militants de la FCL dont G. Fontenis, R. Caron, R. Joulin, M. Donnet, M. Mulot et G. Simon, suite à une commission rogatoire du juge d’instruction du tribunal militaire.

Il allait ensuite passer à la clandestinité avec G. Fontenis et Gilbert Simon et fut chargé, dans ce qui restait de l’organisation, des tâches d’imprimerie : c’est dans un local loué rue Blanche qu’à l’aide matériel d’imprimerie scolaire, il tirait le journal La Volonté du peuple (un numéro unique le 15 mars 1957), sous-titré « organe central clandestin du Parti révolutionnaire » qui déclarait la « guerre au régime pourri et usé des capitalistes » et revendiquait un certain nombre d’actions violentes contre des locaux fascistes. Parallèlement il participait avec Fontenis à des réunions en province pour tenter de réorganiser le mouvement. Il participa sans doute à la même époque à la revue Les cahiers de critique sociale (Paris, 5 numéros de décembre 1956 à avril 1957) dont le premier numéro était consacré aux évènements de Hongrie et dont les numéros suivants traitaient du « parti révolutionnaire ».

A l’automne 1957, Paul Philippe retournait en Auvergne où il devenait exploitant agricole. Condamné, suite à ses activités contre la guerre d’Algérie à plusieurs peines de prison et de lourdes amendes – à la suite de plus de 200 inculpations entre 1954 et 1957, les responsables de la FCL totalisaient 26 mois de prison et 3 millions d’amendes - il bénéficia d’une amnistie qui couvrit les peines de prison à condition de régler les amendes, soit pour Philippe près de 100.000f de l’époque, qui furent réunis grâce à la solidarité de ses anciens camarades. Après que des anciens militants de la FCL en juin 1958 aient fondé le groupe Action communiste, Paul Philippe adhérait au Parti communiste.

Dans les années 1980 il était maire communiste de Saint-Pardoux (Puy-de-Dôme).


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