Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
PERRIER, Benoit, Maurice
Né à Pierre Bénite (Rhône) le 5 novembre 1898 - Assureur, puis inspecteur d’assurances - AFA – LICP – Paris - Lyon (Rhône) - Ardèche
Article mis en ligne le 30 décembre 2008
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

Benoit Perrier était le petit neveu d’un militant socialiste et franc-maçon, appelé également Benoit Perrier (décédé fin 1910) et ami de Sébastien Faure. Engagé volontaire le 15 novembre 1915, Benoit Perrier avait été grièvement blessé le 14 mai 1916 dans la Somme ce qui lui valut d’être réformé le 15 mai 1918 avec un taux d’invalidité de 65% et d’être titulaire de la Croix-de-guerre. Toutefoisq, selon son propre témoignage (cf. Espoir, 5 octobre 1975) il avait été condamné en 1917 par un conseil de guerre à Bacacra à 10 ans de travaux forcés. Il y avait été défendu par l’avocat Henri Robert que lui avait conseillé Sébastien Faure. Interné à Bougie où il rencontra Louis Lecoin et Cochon, sa peine fut suspendue au bout de 3 mois et jusqu’à la fin de la guerre, puis il bénéficia de l’amnisrie.

Devenu pacifiste il fréquenta alors à partir du début des années 1920 les milieux libertaires de Paris.

Collaborateur de la série quotidienne du Libertaire (4 décembre 1923-26 mars 1925), puis à l’organe individualiste L’Insurgé (Paris, 7 mai 1925 -août 1926) d’André Colomer avec lequel il rompit après que ce dernier, lors de l’affaire Philippe daudet, ait pris partie pour la thèse de Léon Daudet, il publia également quelques articles dans Le Combat (Bruxelles, 1926-1928) édité par C. Mattart et Hem Day et, aux cotés notamment de Léo Malet au Journal de l’homme aux sandales (Paris, 4 numéros de juin à septembre 1928) édité par Marcel Beloteau. Secrétaire en 1926 du groupe de l’Union anarchiste du XIe arrondissement, du Comité antiparlementaire dont le trésorier était Maurice Derouet et membre de l’Association des Fédéralistes anarchistes (AFA) il collabora également à son organe La Voix Libertaire (Limoges, 1929-1939).

Dans les années 1930 il assura pour un temps la gérance de La Brochure mensuelle (Paris, 1923-1937) éditée par E. Bidault et où il fut remplacé par Toutan. Il collabora également à Controverse (Paris, 11 numéros et un suppl., de janvier 1932 à novembre 1934) de Louis Louvet. Il participa également très activement aux campagnes menées par la Ligue Internationale des combattants de la paix (LICP).

Les 20-21 mai 1934 il avait participé au congrès de l’UAC tenu à Paris et dit congrès de l’unification.

En 1935 son domicile, 49 rue Labat à Paris 18e, figurait sur la liste de vérification de domiciles d’anarchistes de la région parisienne.

A la veille de la guerre, il demeurait rue Truffaut (17e arr.) et travaillait pour la compagnie d’assurances suisse La Neuchatelloise. Il fut arrêté à Saint-Denis lors d’une distribution de tracts anarchistes et fut emprisonné quelques heures. Lors de la débâcle il se trouvait dans l’ouest de la France et, après l’occupation du pays, parvint « sur un coup de culot » à passer en zone libre et à se fixer à Lyon en 1942 avec des échappées à Limoges, Valence, etc. : « . là aussi, j’ai la chance de retrouver des copains anars : à Bordeaux, A. Lapeyre par exemple, puis à Toulouse Juline Noël dit Romeo qui avait quitté Paris pour venir dans les Hautes-Pyrénées retrouver Lagaillarde dit « Lagardère, puis était revenu à Toulouse où il dirigeait les « ouvreuses » du Capitole. Et puis un jour, dans un petit restaurant, je retrouvais celui qui, en 1917, avait déclenché la révolte des marins de la Mer Noire pour refuser de tirer sur les Russes qui commençaient leur révolution : c’était Virgile Vuillemin. Au moment où il voulait quitter Toulouse, n’ayant plus de travail, je lui en trouvais chez un de mes assurés et il resta donc à Toulouse… Après quelques rencontres et bavardages, j’embauchais des agents d’assurance qui ne voulaient pas partir en Allemagne pour y travailler pour le Führer… alors je suis entré dans la Résistance… »(témoignage du 22 août 1984). B. Perrier entra alors en contact avec Henri Deschamps, co-fondateur du Mouvement Franc-Tireur, et mit son domicile lyonnais -18 rue Verlet Hanus – au service de la Résistance qui y entreposa tracts et journaux clandestins. Il y cacha également à plusieurs reprises des résistants auxquels il a établi également des papiers d’identité.

A la Libération B. Perrier cessa de militer activement. Toutefois, en décembre 1958, lors de la fondation de La Ruche culturelle et libertaire qui regroupait les Amis de Sébastien Faure, et les écrivains, artistes et conférenciers libertaires, B. Perrier fut nommé au bureau de l’association. Dans les années 1980, B. Perrier vivait retiré en Ardèche.


Dans la même rubrique

PERINI, Palmiro
le 27 janvier 2021
par R.D.
PERICAUD, M.
le 27 janvier 2021
par R.D.
PERUZZI
le 1er décembre 2020
par R.D.
PERRIN, Eugène, Valentin
le 28 juillet 2020
par R.D.
PERROT, Étienne
le 14 novembre 2019
par R.D. ,
Guillaume Davranche