Ancien militant communiste passé à l’anarchisme en 1928, Charles Patat avait d’abord milité au groupe de Saint-Denis. Lors du congrès tenu à Amiens les 12-14 août 1928, il avait été nommé à la Commission administrative de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) et l’année suivante était membre de la société coopérative de la Librairie d’étides sociales.
Patat qui demeurait 89 rue Saint-Fargeau (20e arrondissement) était en 1934 permanent au Libertaire où il s’occupait des tâches administratives et auquel iol collaborait sous le nom de Charles Revenut. Lors des obséques de Makhno, la police nota qu’il était présent et vendait le journal La Patrie Humaine.
Entré en désaccord avec les positions de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR), il devint le secrétaire de la Fédération communiste libertaire (FCL) de la région parisienne fondée lors d’un congrès tenu les 20-21 mai 1934. La FCL comptait alors une quarantaine de militants répartis dans les groupes de Paris, Clichy-Genevilliers animé par M. Le Bot et le groupe dit des “cuisiniers” animé par Robert Léger et tint son premier congrès national les 24-25 décembre 1934, salle Lejeune, 67 rue de Menilmontant, auquel assistèrent « une trentaine de délégués dont 7 de province » et les belges Nicolas Lazarevitch et Ernest Tanrez Ernestan. La police notait que l’accès à ce congrès avait été refusé à Nicolas Faucier et Ringeas venus exposer le point de vue de l’Union anarchiste.
En 1935, il était aux cotés de Felix Guyard l’un des secrétaires de la Fédération Communiste libertaire (FCL) fondée à la suite d’une scission survenue dans l’UA. Collaborateur du Combat syndicaliste, il demeurait alors 89 rue Saint-Fargeau (XXe arr.) et fut également en 1935-1936 le secrétaire de la Fédération des cuirs et peaux de la CGTSR. En juillet 1935, il avait été l’un des signataires du manifeste appelant à une conférence nationale contre la guerre et l’union sacrée publié dans Le Libertaire (12 juillet 1935) et dont le comité d’organisation comprenait entre autres R. Louzon, P. Monatte, Fremont, Grandjouan, Marceau Pivert, M. Chambelland, H. Poulaille et R. Lefeuvre.
Patat se présenta sous l’étiquette “communiste libertaire” aux élections législatives de 1936 dans la 3e circonscription de Corbeil, mais retira vraisemblablement sa candidature.
Il fut avec notamment F. Guyard, Mercier Vega, C. Carpentier, N. Faucier et Ringeas l’un des animateurs des groupes de jeunesse de l’Union anarchiste. Commis aux halles et secrétaire de la Fédération CGT de l’alimentation, il fut en 1938 et 1939 membre de la Commission exécutive de l’Union départementale des syndicats CGT de la région parisienne.
Pendant l’Occupation il se rallia à la Charte du travail pétainiste et fut membre du Comité d’information ouvrière et sociale (CIOS) ce qui lui valut, le 18 octobre 1944, d’être exclu à vie de toutes organisations syndicales.
Au début des années 1950 il collabora au bulletin ronéotypé Le Trait d’union syndicaliste (Paris, 1954) qui avait succédé au Trait d’union des syndicalistes (Paris, 1952-1953), bulletins « pour l’indépendance syndicale » animés notamment par Julien Toublet.
Cardiaque et diabétique, il était en 1975 avec sa copagne Louise dans une maison de retraite où il recevait la visite de Toublet et restait en correspondance avec de vieux camarades dont Louis Mercier, C. Carpentier ou Guyard.
Charles Patat est décédé le 23 janvier 1981 à Parthenay (Deux Sèvres).