Dictionnaire international des militants anarchistes
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PARRINI, Audiberto, Icilio, Ugo “L’ORSO” ; “Un Vecchio”
Né à Livourne le 27 août 1850 – mort le 14 janvier 1906 - Typographe - AIT – Alexandrie (Égypte) – Marseille (Bouches-du-Rhône) – Livourne (Toscane)
Article mis en ligne le 24 novembre 2008
dernière modification le 13 septembre 2023

par R.D.

Ugo Parrini avait émigré début 1870 en Égypte où les échos de la Commune de Paris, lui firent prendre position pour Garibaldi et contre Mazzini. Après un séjour en Italie, il retournait en Égypte où en 1875, il adhérait au Cercle Mazzinien Pensiero ed azione pour y faire de la propagande socialiste. Avec Luigi Castellazo il fut le promoteur d’une souscription en faveur des Internationalistes emprisonnés à Rome, puis, après le décès de Ottolenghi, le remplaça comme président du Cercle. Après avoir vainement tenter de changer le programme du Cercle pour des positions internationalistes et socialistes, il le quitta et, en avril 1876, avec Giovanni Urban, Giacomo Costa et Giuseppe Messina, fonda le premier noyau d’une section de l’Internationale (AIT) auquel adhérait un groupe de révolutionnaires italiens ayant fui la répression de 1874, dont Carlo Bertolucci et Fortunato Boreghi.

En 1877, avec G. Messina et G. Costa il fondait le journal Il Lavoratore (Alexandrie, 3 numéros du 11 au 28 février) puis, après son interdiction par les autorités, le journal Il Proletario (Alexandrie, au moins un numéro le 1er avril 1877). Il collabora à l’automne 1878 avec Malatesta, lors de son séjour en Égypte, avec Luigi Alvino et Guglielmo Sbigoli. Mais suite à l’attentat commis par Passananante en novembre 1878 contre le roi d’Italie, il fut arrêté avec Malatesta et de nombreux autres anarchistes italiens qui furent tous expulsés. Réfugié au Pirée, Parrini revenait en Égypte au bout d’un mois, mais objet d’un avis de recherche devait partir pour Constantinople où avec G. Costa il animait un cercle libertaire.

Revenu en Égypte en 1880, il allait y être le principal promoteur de l’unification des groupes anarchistes italiens et le fondateur avec Oreste Falleri d’une imprimerie clandestine. Après avoir fondé un Cercle européen d’études sociales, il soutint avec Malatesta et d’autres militants d’Alexandrie la révolte arabe qui fut noyée dans le sang par les Anglais en juillet 1882.

Rentré en Italie, il s’installait à Livourne où avec Pilade Tocci, Luigi Melio et Giovanni Garzelli entre autres, il s’opposait aux positions « possibilistes » d’Andrea Costa (cf. Circulaire Al socialisti di Ravenna) et apportait son soutien à la publication du journal La Questione sociale (Florence, 1883) dirigé par Malatesta. Pour avoir défilé avec un drapeau rouge lors de la commémoration de la Commune de Paris, il fut condamné le 18 mars 1884 par le tribunal de Florence à 4 mois de prison et un an de surveillance spéciale. Le 19 septembre suivant il était condamné à une nouvelle peine à 30 mois d’emprisonnement pour « atteinte à la loi et à la propriété et apologie de délit ». Le 15 décembre 1885, pour non respect de la vigilance spéciale, il était condamné à une nouvelle peine de un mois de prison.

Parrini émigrait alors clandestinement en France où il s’installait alors à Marseille où il travaillait comme typographe et était considéré par la police comme « très excité » et le chef de file des anarchistes italiens. Sans domicile fixe, il logea dans divers garnis, chez des compatriotes et au 4 rue Bonneterie (en 1886). Il participait également aux activités des compagnons français et collabora en particulier aux journaux Le droit Social (1885) et L’Internationale anarchiste (1886). Il alla également à Barcelone en 1885 pour y participer à un congrès. C’est lui qui recevait le journal Il Paria (Ancône, n°1, 26 avril 1885) et il prenait parfois la parole dans les réunions publiques. Le 4 novembre 1888, il était arrêté au bar du Soleil après avoir tenté de libérer le militant anarchiste Demetrio Francini (ou Frulini ?) qui venait d’y être arrêté. Le 20 novembre 1888 il était condamné par le tribunal de Marseille à 6 jours de prison pour s’être opposé à l’arrestation de Francini (ou Frullini) et le 11 décembre, à sa sortie de prison, était expulsé.

Il retournait alors en Égypte où il allait affirmer ses positions individualistes l’amenant à polémiquer avec Malatesta et à légitimer tout acte de rébellion, notamment après l’attentat commis par Émile Henry à Paris. Suite au renforcement du groupe d’Alexandrie, avec l’arrivée entre autres de Francesco Cini et de Pietro Vasai, le Consulat italien montait une provocation, fabriquait des bombes qui étaient introduites au domicile de Ugo Parrini par un journaliste agent provocateur. Accusé d’avoir préparé un attentat contre l’Empereur d’Allemagne Guillaume II lors de sa visite à Istanbul et Jérusalem, Parrini fut arrêté. Lors du procès il démontra son innocence et démasqua l’agent provocateur mais fut condamné à 7 ans de prison. Lors de cette affaire, en décembre 1898, avaient également été arrêtés à Alexandrie les compagnons Vasai, Copello, Biechielli, Tamberi et une dizaine d’autres.

En relations avec de nombreux compagnons et collaborant sous les pseudonymes L’Orso et Un vecchio à de nombreux titres italiens publiés à l’étranger - dont L’Aurora (Paterson, 1899-1901), La Nuova civiltà (Buenos Aires, 1901), La Protesta umana (San Francisco, 1900), La Favilla (Bahia Blanca, 1903), etc – U. Parrini fondait en 1900 un Cercle libertaire au Caire auquel appartenaient de nombreux militants italiens et d’autres nationalités. L’arrivée en Égypte de Roberto D’Angio, partisan de l’organisation et promoteur d’une nouvelle série de L’Operaio (Alexandrie, au moins 35 numéros du 19 juillet 1902 au 18 avril 1903), relança la polémique avec le courant individualiste de Parrini qui vivait alors dans le plus grand dénuement, et collaborait à la rédaction de l’organe individualiste Il Domani (Le Caire, au moins 6 numéros du 4 avril au 20 juillet 1903). Ugo Parrini, qui selon la police « parlait le grec, l’espagnol, l’arabe, le français et un peu le roumain », décédait le 14 janvier 1906 à l’hôpital Mansour d’Alexandrie.


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