Dictionnaire international des militants anarchistes
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MASTRODICASA, Leonida “NUMITORE”
Né à Ponte Felcino (Perugia) le 23 janvier 1888 – mort en déportation le 20 mai 1942 - Mécanicien - FAI – UAI - USI - Ponte Felcino – Genève – Milan – Marseille (Bouches-du-Rhône) - Paris
Article mis en ligne le 14 juillet 2008
dernière modification le 23 novembre 2023

par R.D.
Leonida Mastrodicasa

Leonida Mastrodicasa avait commencé à travailler très jeune aux aciéries de Treni où il était entré en contact avec le mouvement libertaire. En 1906 il fut l’un des fondateurs du groupe de jeunesse anarchiste de Ponte Felcino et connut ses premières arrestations. Appelé sous les drapeaux en 1909, il désertait au bout de quelques mois et se réfugiait à Milan. Bénéficiant de l’amnistie de 1911, il revenait à Perugia où il travaillait dans un atelier de mécanique. Très vite il était mobilidé lors de la guerre en Lybie et désertait une nouvelle fois et passait en Suisse.

En 1914 il était à Genève, fréquentait le groupe de Luigi Berrtoni et collaborait à son journal Il risveglio (Genève, 1900-1940). Lors de la déclaration de la première guerre mondiale, il refusait de rentrer en Italie et était une nouvelle fois déclaré « déserteur ». Son militantisme lui valut en novembre 1919 d’être arrêté, interné à la colonie pénitentiaire d’Orbe, puis en novembre d’être expulsé.

Dès son retour en Italie, il était envoyé au service militaire. Début 1920 il tentait une nouvelle désertion, mais était arrêté les jours suivants et envoyé en Albanie. Après avoir attrapé la malaria et avoir été soigné il était envoyé en décembre 1920 dans un régiment d’infanterie à Venise dont il fut démobilisé en janvier 1921. Revenu à Perugia, il trouvait avec l’aide de son frère Maro un travail à la Société industrielle aéronautique et mécanique Italia centrale. Partricipant activement à la lutte contre la montée du fascisme, il était poursuivit en avril 1921 pour « association de malfaiteurs et fabrication d’explosifs » et restait caché jusqu’à l’obtention en novembre d’un non-lieu pour « insuffisance de preuves ». En 1922 il s’insatallait à Milan et militait à l’USI au congrès de laquelle il participait en juin 1925 à Gênes. En mai 1927 il émigrait clandestinement pour la France avec l’aide d’un guide qui travaillait avec son frère Maro dans le Val d’Aoste.

L. Mastrodicasa (années 1930)

Il restait alors à Marseille où il retrouvait de nombreux autres militants dont Giulio Bacconi, Angelo Diotallevi et Celso Persici, puis s’installait en région parisienne, dans les Hauts-de-Seine, avec sa compagne Linda Tellini et leur petire fille. Il collabora alors au journal La Lotta Umana (Paris, 1er octobre 1927-18 avril 1929) dont le gérant était Séverin Férandel et le directeur Luigi Fabbri et qui était publié par le groupe Pensiero e Volontà. Après la transformation du groupe Pensiero e volontà en Union anarchiste communiste des réfugiés italiens (Unione comunista anarchica dei profughi italiani- UCAPI) il devint avec Bernardo Cremonini et C. Berneri le directeur de son organe Lotta Anarchica (Paris, 6 décembre 1929-3 novembre 1933) dont les gérants furent Rebeyron puis Alban Fontan. Il utilisa à cette époque de nombreux pseudonymes dont Numinatore, Mastro, P. Felcino, Maniconi et collabora également à Studi Sociali (Montevideo, 1930-1946) de Luigi Fabbri, Fede (Paris- Bruxelles, 10 mai 1929 au 4 avril 1931) dont le directeur était V. Gozzoli et le gérant Henri Lequin et à L’Adunata dei Refrattari (New York). En 1933 il était membre du Comité national pour les victimes politiques d’Italie et de la Ligue italienne des droits de l’homme (LIDU) et participait à la fondation les 11-12 novembre 1933 à Puteaux de la Fédération anarchiste des réfugiés italiens (Federazione anarchica dei profughi italiani – FAPI) dont il devenait l’un des rédacteurs de son organe Lotte Sociali (Paris, 15 décembre 1933- février 1935) qui défendait les thèses de la tendance organisationnelle du mouvement italien.

Le 22 décembre 1932 il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion, mais obtint un sursis renouvelable. En 1935 il participait aux réunions avec d’autres organisations antifascistes pour mener campagne en faveur du droit d’asile et les 1er-2 novembre assistait au congrès de Sartrouville réunissant une cinquantaine de militants venus de France, de Suisse et de Belgique et où fut fondé le Comité anarchiste d’action révolutionnaire dont les responsables étaient C. Berneri, B. Cremonini, U. Marzocchi, C. Frigerio et G. Mariani.

Le 19 janvier 1936 il était arrêté pour infraction au décret d’expulsion et condamné à 15 jours de prison pour utilisation de faux papiers. Il obtenait ensuite une nouvelle autorisation de séjour et était alors domicilié 48 boulevard Louis Loucheur à Suresnes.

Dès le déclenchament du soulèvement militaitre en Espagne, il fit partie avec V. Gozzoli et Umberto Tommasini du comité anarchiste chargé de recruter des volontaires. En novembre il partait pour Barcelone où il adhérait à la CNT-FAI et aurait été milicien dans la section italienne de la Colonne Ascaso. Il collabora de janvier à août 1937 à Guerra di Classe (Barcelone, 9 octobre 1936-30 novembre 1937). Après les évènements de mai 1937 et l’assassinat de Berneri par les staliniens, Leonida Mastrodicasa rentra en France où les 25-26 décembre 1937 il participait à Marseille au congrès national des anarchistes italiens de l’extérieur où fut décidé la transformation de la Fédération Anarchiste Italienne en Union Anarchiste Italienne (UAI) dont il fut nommé avec V. Gozzoli directeur de son organe Il Momento (Paris, 1er mai-28 juin 1938) dont le gérant était René Podevin, ainsi que correspondant du Bolletine d’informazione dell’UAI (Marseille, mars 1938- décembre 1939).

Lors de la déclaration de guerre, pour échapper à l’expulsion et bien que tuberculeux, il s’engageait dans la Légion étrangère et participait à la défense de Paris. Arrêté par les Allemands en janvier 1941, il était immédiatement déporté en Allemagne avec entre autres Giovanna Berneri. Interné au camp de concentration de Hinzert près de Trèves, il serait, selon la police, mort de tuberculose le 20 mai 1942 et aurait été enterré au cimetière du camp. A la libération le gouvernement français le décorera de la légion d’honneur au titre de « résistance » et accordera une pension à sa compagne considérée comme « veuve de guerre ». En 1968, une rue principale de Ponte Felcino a été inaugurée par la municipalité de Perugia.


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