Dictionnaire international des militants anarchistes
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BRIOLLET, Adrien, Jules
Né le 9 janvier 1880 à Vitry-le-François (Marne) - Marbrier sculpteur ; agent d’assurances - CGT – Vitry-le-François (Marne) - Le Havre (Seine-Maritime)
Article mis en ligne le 14 juin 2008
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.

Adrien Briollet, militant anarchiste d’abord à Vitry-le-François (Marne) où, au début des années 1900 il avait organisé avec Charles Reinert des conférences de Libertad, et qui lors de son service militaire dans le Génie avait été cassé de son grade de sous-officier, militait en 1906 au Havre où il demeurait 37 rue Voltaire. A l’automne 1906 il avait été l’un des organisateurs du groupe des Causeries populaires du Havre qui venait de se constituer. Il était à l’été 1908 le correspondant au titre des causeries populaires avec la Fédération anarchiste de Seine et Seine-et-Oise qui venait de se constituer. Les Causeries populaires réunissaient chaque lundi à la Bourse du Travail les militants des Jeunesses Syndicalistes. Il était marié à Alice Laplanche dont il avait un enfant.

Responsable de la Bourse du travail située 8 rue Jean Bart, il fut, lors du 3e congrès tenu le 21 novembre 1909, élu secrétaire général permanent de l’Union des Syndicats du Havre (Seine-Inférieure) avec Michel (trésorier), Carpentier (secrétaire adjoint) et Labay (trésorier adjoint). Très attaché à l’éducation ouvrière, source d’affranchissement individuel et social, il avait souligné au cours de ce congrès : « Notre manque d’éducation nous empêche de pratiquer réellement la camaraderie, nous nous traitons verbalement de camarades et en action, parfois loyalement, mais souvent hypocritement, nous agissons en égoïstes étroits et mauvais, de cet égoïsme mal compris qui rend les individus jaloux et sectaires. Ce sont les défauts individuels qui empêchent les bonnes volontés de se produire et qui paralysent les énergies, tout cela au détriment de tous… Camarades, pourquoi sommes-nous syndiqués ? C’est sans aucun doute parce que nous ne sommes pas heureux et que nous souffrons de la tyrannie et de l’oppression. Pourquoi nous voulons un syndicat puissant ? C’est pour acquérir suivant la belle devise da la Confédération Générale du Travail « le bien-être et la liberté » et pour instaurer un régime économique d’où l’exploitation de l’homme par l’homme et la domination de l’homme sur l’homme seraient bannies. Or, parfois, en faisant l’examen de conscience du syndicalisme ourier, j’ai peur pour l’avenir. En voulant supprimer la tyrannie bourgeoise, j’ai peur que l’in installe la tyrannie et le sectarisme ouvriers en puissance dans l’esprit corporatif. Camarades militants attention ! C’est à vous surtout de veiller à ce que votre mouvement ne soit pas détourné de son but. Réfléchissez-y et ayez toujours en vue que nous voulons acquérir, non pas individuellement, mais socialement le bien-être et la liberté dans toute leur plénitude et pour tous les êtres humains ». A ce même congrès il s’était opposé à une scission entre réformistes et révolutionnaires tout en constatant très lucidement « …le mouvement syndical suivant la marche incontestable des partis en croissance, se scindera un beau jour, mais je ne crois pas que nous soyons à la période où la diversité des méthodes préconisées est une cause de séparation ».

En avril 1910 l’Union des syndicats du Havre mettait sur pieds l’imprimerie coopérative de l’union dont le gérant était Raoul Gourment du syndicat des typographes et où allait être désormais imprimé l’organe syndical local Vérités dont il aurait été le directeur ; Adrien Briollet était le secrétaire du comité d’administration de l’imprimerie aux cotés de H. Vallin (président), Turlure (trésorier) et Gustave Chauvin (administrateur général).

A cette époque il était domicilié 3 rue Jean Bart et était, semble-t-il, agent d’assurances et le secrétaire du groupe anarchiste local. Selon la police, en cas de mobilisation, il était pour le moins “capable de préconiser la désertion”.

En 1911 il tenait à la Maison du peuple les permanence du groupe anarchiste communiste du Havre.

Briollet ouvrit le 12e congrès confédéral de la CGT, tenu au Havre du 16 au 21 septembre 1912, par ces mots : « La CGT dirige son action pour abattre la société capitaliste et pour élever la classe ouvrière à son véritable rang. Donc, vive la CGT ».

Adrien Briollet qui avait collaboré à Vérités (Le Havre, septembre 1906 – avril 1914) et à L’Anarchie (Paris-Robinson, avril 1905 -30 juillet 1914) d’A. Libertad, semble avoir cessé tout militantisme anarchiste après la première guerre mondiale.


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