Dictionnaire international des militants anarchistes
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LOUIS, Victor “{La TREMOLIERE}”
Né à Bayon (Meurthe-et-Moselle) le 1er mai 1866 - Ouvrier relieur ; correcteur - Marseille & Arles (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 13 mai 2008
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D., René Bianco

Victor Louis dit La Trémolière était venu s’installer à Marseille vers 1888. Ouvrier relieur de profession, mais ne l’exerçant pas, il s’intéressa très tôt à la vie politique, fréquentant les réunions et s’y faisant remarquer par ses idées très avancées. D’abord socialiste révolutionnaire, il fut en 1891 le gérant du journal La Voix du Peuple puis devint anarchiste.

Il demeurait alors dans un garni situé 36 Grand Chemin d’Aix mais quittait souvent la ville pour aller dans les localités voisines y donner des conférences anarchistes. La police le décrivait comme se promenant partout « barbe hirsute, cheveux en brousaille ». En avril 1892 il fut arrêté avec 12 autres militants dont Ferrouil, V. Garinei, Salel, Marie Saut et J.B. Traverso pour « vol de dynamite et association de malfaiteurs », mais, après plusieurs semaines de détention à la prison Chave, bénéficia d’un non-lieu, l’accusation ayant été montée de toutes pièces et fut libéré le 16 mai.

Fin avril 1892, il avait remplacé Louis Morel comme gérant du journal hebdomadaire L’Agitateur (Marseille, 12 numéros du 1er mars au 15 mai 1892) qui avait été lancé grace aux bénéfices des conférences anticléricales de Sébastien Faure. Poursuivi comme gérant au bout de 2 numéros (9 & 10), Victor Louis fut condamné le 5 mai par le tribunal correctionnel à 50f d’amende pour « fausse déclaration ». Lors du procès, il avait déclaré aux juges : « Je suis anarchiste, gérant d’un journal anarchiste, dont la rédaction toute entière est anarchiste. Il n’entre pas dans nos théories de reconnaître les lois écrites de votre code et je déclare par conséquent ne point les reconnaître ». Il fut alors remplacé à la gérance par Louis Breysse. Toutefois, le 6 août 1892, toujours poursuivi en qualité de gérant de L’Agitateur, il fut condamné par la Cour d’assises d’Aix à 6 mois de prison et 50f d’amende pour « provocation au meurtre, au pillage et à l’incendie ». Libéré au printemps 1893, il se fixa quelques mois à Arles pour se faire oublier.

Puis au cours des années suivantes il s’écarta du mouvement anarchiste et devint gérant de diverses feuilles radicales et socialistes. Toutefois de 1893 à 1897 il collabora au journal Le Pavé Marseillais, dont il fut même le gérant, dont le directeur était un ami de Sébastien Faure, Xavier Reynaud et dont Charles Hotz était également membre de la rédaction. Il y publia alors un grand nombre d’articles égratignant la police, l’administration municipale, les socialistes et soutenant l’action des syndicats. A partir de 1898 il travailla comme correcteur à l’imprimerie Moulat, 24 avenue du Prado, et s’il n’assistait plus à aucune réunion, il colaborait, semble-t-il, au début 1900 au journal L’Anarchie.

Bien qu’une note de police du 19 décembre 1900 indiqua qu’il « était revenu à de meilleurs sentiments », il ne fut rayé des listes anarchistes que le 8 janvier 1904.


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