Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
LENTENGRE, Célestin, Pierre “Pierre LENTENTE”
Né le 17 décembre 1890 à Paris (XIXe arr.) - mort le 20 mars 1982 - ouvrier mécanicien puis comptable - UA – UAC - AFA – UFSA - CGTSR – Paris 19 & 20 - Le Pré Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis)
Article mis en ligne le 2 avril 2008
dernière modification le 2 mars 2024

par R.D.

Au début des années 1920, Pierre Lentengre dit Lentente avait fondé un groupe anarchiste dans le 19e arrondissement de Paris où il demeurait et commençait à collaborer au Libertaire. Les 2-4 décembre 1922 il participa au 3e congrès de l’Union anarchiste (UA) tenu à la Maison du peuple de Levallois (voir Haussard).
Fin mai 1923, suite à un article (Honte à ceux qui l’insultent) paru dans le Libertaire et soutenant Germaine Berton et pour lequel il fut arrêté à la mi avril, il fut condamné à 6 mois de prison et fut incarcéré jusqu’en septembre.
Les 12-13 août 1923 au IVe congrès de l’UA, nommé membre du conseil d’administration du Libertaire quotidien avec entre autres Séverin Férandel (voir ce nom), il remplaça à partir du 11 décembre 1923 Georges Vidal à l’administration du quotidien, poste qu’il exerça jusqu’au 14 décembre 1924 où, démissionnaire, il fut remplacé par Henri Delecourt nommé au congrès de l’UA à Paris les 1er-3 novembre. Lors de ce congrès, il s’était prononcé en faveur du retour à une parution hebdomadaire. IL était alors membre du Comité d’iniative de l’UA.
Selon le Maitron, il aurait été également à la même époque administrateur de La Revue anarchiste (Paris, 35 numéros de janvier 1922 à août 1925) de Sébastien Faure.
En 1924 il fut e responsable en France de la souscription internationale initiée en faveur de Max Nettlau par les compagnons argentins de l’Editorial Argonauta.

Lors du congrès de l’UA tenu à Pantin les 31 octobre-2 novembre 1925, il fut élu membre du Comité d’initiative de l’UA (voir Odéon), poste auquel il fut reconduit lors du congrès d’Orléans les 12-14 juillet 1926.
Il était à cette époque archiviste du bureau de l’Union fédérative des syndicats autonomes dont les secrétaires étaient Lucien Huart et Pierre Besnard.

En 1927, il accompagna Sébastien Faure dans une tournée de conférences dont il assura l’organisation matérielle.
Lors de la scission survenue fin 1927 au sein de l’Union anarchiste communiste entre partisans de la plateforme dite d’Archinov et ses opposants regroupés autour de Sébastien Faure, il fit partie de ces derniers et assura provisoirement le secrétariat de la nouvelle organisation, l’Association des Fédéralistes Anarchistes (AFA) jusqu’en février 1928 où il fut remplacé par Darsouze. Secrétaire du groupe Fernand Pelloutier (AFA) de Paris 20e où il demeurait 55 rue Pixérécourt, il fut le rédacteur administrateur de son premier organe, Le Trait d’union libertaire (Paris, 4 numéros et un supplément du 1er janvier au 1er avril 1928), puis des 6 premiers numéros de La Voix Libertaire (n°1 mai à n°6, octobre 1928) qui lui succéda et qui parurent à Paris avant que l’administration soit transférée à Limoges.

En 1929 il fut membre avec G. Rolland, G. Grégoire, M. Theureau et M. Langlois du groupe la Colonie enfantine libertaire qui au cours des deux mois de l’été avait accueilli chez Jeanne Morand cinq enfants d’ouvriers à la campagne. Il collabora également dans les années 1930 à l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure ainsi qu’au Libertaire.

En janvier 1930, lors de l’enquête "A quelle CGT doit adhérer un anarchiste syndicaliste ?" lancée par le journal La Voix Libertaire (Limoges), il s’était prononcé catégoriquement pour l’adhésion à la CGTSR.

Au congrès de Paris (19-21 avril 1930), il signa le « manifeste des anarchistes communistes » favorable à l’union large des anarchistes et fut élu à la commission administrative de l’UACR aux cotés notamment de Lecoin, Mualdés, Girardin, Janier et Petelot. Toutefois il était toujours membre de l’AFA, dont en 1933 il fut le secrétaire.

Du 11 au 13 novembre 1932 il avait assisté, comme délégué du syndicat des métaux de la région parisienne au 4e congrès de la CGTSR où il avait été élu à la Commission administrative - avec entre autres Doubinsky, Robinet, Demeure, Snappe, Boisson, Ganin… - en tant qu’administrateur du Combat syndicaliste (1926-1939). Il demeurait alors 34 rue Curial dans le 19e et figurait sur la liste de vérification de domiciles d’anarchistes. Dans un de ses articles (16 février 1934), il tira les enseignements des événements de février 1934 : l’insuffisance de liaison entre les organisations du mouvement ouvrier et sa confiance dans l’unité entre socialistes et communistes favorables à l’unité syndicale.
Le 30 juillet 1936, il fut l’un des orateurs, avec Justin Olive, Raoul Chenard, Pierre Besnard et Sébastien Faure, du grand meeting organisé à la Mutualité à Paris par la CGTSR en solidarité et commémoratif de camarades étrangers : E. Mühsam assassiné en Allemagne et sa compagne Zensl emprisonnée en URSS, A. Berkman mort en exil, F. Ascaso et Manuel Pérez tués en Espagne, Simon Radowitzky emprisonné en Uruguay et V. Orobon qui venait de décéder en Espagne.
Lors d’un meeting de soutien à l’Espagne, tenu à la Mutualité le 1er octobre 1936, il insista sur le manque d’armes et dénonça la neutralité adoptée par les démocraties.

Lentente, qui habitait toujours à la Libération, 55 rue Pixérécourt (Paris 20e) et souscrivait régulièrement au Libertaire, diffusait alors les fascicules de l’Encyclopédie anarchiste. Il habita ensuite Le Pré-Saint-Gervais où son domicile figurait sur les listes établies par la police et fut avec Justin Olive le premier secrétaire du groupe des « Amis de Sébastien Faure », association fondée en 1948. Responsable des éditions de l’association jusqu’en 1955, il édita deux ouvrages de S. Faure : « Mon communisme : le bonheur universel » (365p.) et « Propos subversifs » (258p.). Il participa ensuite à La Ruche culturelle, nouveau nom pris en 1958 par l’Association des amis de Sébastien Faure, dont les responsables étaient Justin Olive et André Maille. A l’automne 1952 il fut avec entre autres P.V. Berthier membre du Centre de Recherches philosociales qui chaque semaine organisait des débats à la salle des sociétés savantes.

Pierre Lentente est mort le 20 mars 1982 à Draguignan (Var).

Œuvres : - co-auteur avec A. Lapeyre de « La fin douloureuse de Sébastien Faure » (Paris, 1957, 160p.)


Dans la même rubrique

LEMOS REIS, Nito
le 7 juillet 2019
par R.D.
LEMAIRE, Henri, Alfred
le 13 février 2019
par R.D.
LEPRIEUR
le 7 décembre 2018
par R.D.
LEPRINCE, Victor, Julien
le 14 novembre 2017
par R.D.
LEMMEL, Jean, Eugène “VERITE”
le 2 juin 2017
par R.D.