C’est à la fin 1914 que Kenji Kondo, après avoir lu un roman de Sakae Osugi, avait rendu une visite à ce dernier après laquelle il allait s’engager à ses cotés dans l’agitation ouvrière et participer au groupe fondé par Matasaro Watanabe. Il travaillait à l’époque dans un journal de Tokyo, puis exerça divers petits métiers, étant souvent licencié suite à ses activités.
En 1919 il fonda avec Osugi la revue Rodo Undo (Mouvement ouvrier) et en décembre 1920 fut l’un des fondateurs de la Fédération socialiste et rédacteur de son organe Shakaiguchi (Socialisme). En 1921, avec Eizo Kondo et Seido Takatsu il publiait une nouvelle série de Rodo Undo qui résultait alors d’une alliance entre anarchistes et communistes. Sakae Osugi mettait fin à cette alliance et à partir de décembre 1921 publiait une troisième série de Rodo Undo à laquelle Kondo, ayant définitivement opté pour l’anarchisme, collaborait. Il allait désormais parcourir tout le pays pour y organiser des groupes d’études, des réunions et des comités de soutien aux grèves. En août 1923 il participa au projet non abouti d’organiser une Fédération anarchiste nationale. Après l’assassinat par l’armée, le 16 septembre 1923, de Sakae Osugi et de sa compagne Noe Ito, il devint l’un des principaux resposables du mouvement anarchiste et commença de publier avec Kyutaro Wada, Eitaro Wada, Denjiro Muraki et Tatsuo Mizunuma une quatrième série de Rodo Undo. En janvier 1926 il fut l’un des fondateurs de la Ligue des jeunesses noires (Kokishoki seinen renmei) et l’éditeur des œuvres complètes en 10 volumes de Sakae Osugi. Il était également membre de l’Union nationale libre des syndicats ouvriers. A partir de janvier 1927, il fit paraître une nouvelle série de Rodo Undo avec Tatsuo Mizunuma et Sakutaro Iwasa. Après la dissolution en mars 1928 de l’union libre des syndicats ouvriers, le mouvemement anarchiste éclata entre une tendance purement anarchiste et une autre anarcho-syndicaliste à laquelle adhéra Kondo. Il collabora alors au Journal des ouvriers et paysans noirs (Kokushoku rono shimbun) et à la revue Sous le Drapeau noir (Kurihata no shitani). Après la réunification en mars 1934 du mouvement anarchiste dans une nouvelle Union libre des syndicats ouvriers, Kondo y militait jusqu’à ce que toute action devint impossible suite à la répression.
Après la seconde guerre mondiale, Kendo participa en mai 1946 à la fondation de la Fédération des anarchistes japonais (Nihon anakisuto renmei) qui en 1951 devint Fédération anarchiste avant de reprendre son premier nom en 1955. Il y militait jusqu’à l’hiver 1957 où, tombé gravement malade, il cessait toutes activités et rédigeait ses mémoires. Kenji Kondo est décédé le 6 apût 1969.
Œuvres : - Mémoires d’un anarchiste (1965) ; - Histoire du mouvement anarchiste japonais tel que je l’ai connu (1969).