Dictionnaire international des militants anarchistes
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CADEAUX, François “FRANCISCQUE”
Né le 26 juin 1862 à Lyon (Rhône) - Ouvrier ébéniste - Lyon (Rhône) -, Grenoble & Voiron (Isère)
Article mis en ligne le 14 décembre 2007
dernière modification le 4 février 2024

par R.D.

Membre du groupe Les Libertaires du 1er arrondissement de Lyon où il demeurait 2 rue Vieille Monnaie, François Cadeaux (parfois orthographié Cadeau et Cadot) avait été arrêté le 28 avril 1890, alors que, le visage ensanglanté, il s’enfuyait sur les bords de la Saône en direction de Vaise. La police persuadée que ses blessures provenaient d’une explosion survenue au cours de la fabrication d’une bombe, découvrait le 2 mai son atelier clandestin situé dans une chambre du quai Pierre-Scize, logement de Marie Carron dont il aurait ét le compagnon et qui fut égalemnt arrêtée. Traduit devant la cour de Lyon, il fut jugé le 11 juin suivant. Lors de sa défense il avait donné une définition de l’anarchie, n’entendant pas « comme ses juges, par anarchie, chaos et désordre mais bien l’harmonie entre les hommes ». Puis, après avoir fait le procès de la société bourgeoise, il avait ajouté : « Si la poudre ou autres ingrédients que je fabriquais, étaient pour vous servir à dévaster une Tunisie, un Tonkin, ou à entreprendre une campagne avec nos frères allemands afin de tuer, de violer, de voler… Je ne serais pas ici en ce moment, mais le bienvenu dans vos salons, décoré de ce que vous appelez la légion d’honneur ». Il fut condamné à 2 ans de prison et 2 ans d’interdiction de séjour et à l’énoncé du verdict s’était écrié « Vive l’anarchie ! Mort aux voleurs ! ». A la suite de cette condamnation un meeting de soutien fut organisé à Lyon et dont les orateurs furent Paul Bernard et Octave Jahn.

Antérieurement F. Cadeaux avait subi diverses condamnations à Lyon : 4 ans de maison de correction le 4 octobre 1877 pour "vagabondage" ; 5 francs d’amende le 9 septembre 1887 pour "coups" ; 8 jours de prison à l’automne 1888 pour "coups" ; 2 jours de prison le 23 janvier 1889 pour "vol".

En août1892, Cadeaux, qui avait été libéré le 29 juillet de la maison centrale d’Embrun, s’établissait à Grenoble où il continuait de militer activement, distribuait des brochures et portait souvent la contradiction dans les réunions publiques. C’était à son domicile, 4 rue du Four, que se déroulaient parfois les réunions. Il était membre, avec sa compagne Elise Juannes, du groupe Les révoltés du Dauphiné et, semble-t-il, du groupe Les Antipatriotes dont faisaient également partie Guinet, Carré et Gauthier. Le 25 août 1893 il fut condamné à Grenoble à 1 mois de prison pour "rébellion et voies de fait à agents".

Le 12 octobre 1893 la police saisissait un ballot en provenance de Londres qui lui était adressé et qu contenait des exemplaires du manifeste Mémoires des homes du temps présent, un texte de Tolstoï. En novembre, comme plusieurs autres militants de Grenoble dont Jourdan et Guinet, il fut l’objet d’une perquisition où la police n’avait trouvé que quelques placards du Père Peinard et de La Révolte. Il figurait sur une liste de 16 anarchistes "très dangereux" de la ville et était considéré comme l’animateur local de l’anarchisme. Il quitta Grenoble le 12 décembre 1893 sous le coup d’une poursuite correctionnelle pour outrages envers le commissaire du 2e arrondissement : le 8 décembre précédent, lors des obsèques du compagnon Jourdan, il avait très violemment injurié le commissaire lors du discours fait au cimetière. N’ayant pas été arrêté sur place pour ne pas déclencher de troubles, il en avait profité enduite pour s’enfuir et était, semble-t-il, allé à Genève.

Le 1er janvier 1894, alors qu’il était en fuite, son domicile Cours Berria, avait été l’objet d’une perquisition comme celui des compagnons Charles Guinet, Pierre Gauthier Lavigne, Louis Gay, Moïse Carré et celui d’Elise James la compagne de Cadeaux, où la police avait saisis divers journaux et brochures anarchistes. La correspondance saisie chez Carré incitait le procureur à les poursuivre pour "association de malfaiteurs" en tentant de prouver qu’ils faisaient partie d’un groupe constitué, ce que les compagnons nièrent.

Poursuivi fin février 1894 pour "détention d’un engin meurtrier" (la police avait saisi chez sa compagne Elise James un vieil obus déchargé) et pour "outrages à un commissaire de police", il fut acquitté du premier chef et condamné à 8 mois de prison pour le second.

En avril 1895 il se fixa à Voiron. Le 11 mai, 1895, en gare de Grenoble, le commissaire avait ouvert un ballot de 12 brochures, essentiellement éditées par La Révolte (rue Mouffetard) qui lui avaient été adressées. Après lecture de chacune de ces brochures, le fonctionnaire ne parvenait à relever qu’un seul passage, dans Aux Jeunes gens de Kropotkine, pouvant constituer une provocation à militaires à la désobéissance. Le Procureur de l’Isère, estimant qu’en l’état, il ne pouvait ouvrir une information et saisir le ballot, recommanda alors de mettre Cadeaux sous surveillance spéciale pour voir s’il n’allait pas distribuer cette brochure à des militaires et le faire ainsi tomber sous le coup de la loi.

En 1896 il fut kl’un des organisateurs des conférences tenues dans la réion de Grenoble par Broussouloux.

Un rapport de police (25 janvier 1901) le qualifiait comme “un vantard, mais c’est un violent et homme d’action”.

Au début de l’été 1898, lors d’un meeting socialiste, il avait frappé un socialiste qui “avait voulu lever la main sur l’un des nôtres” ce qui lui valut 48h de prison et une condamnation aux frais et dépens.


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