Fils d’un employé de postes, Vassil Ikomonov, qui avait été un brillant lycéen, fut empêché de continuer ses études par le déclenchement de la première guerre mondiale. Envoyé faire son service militaire à l’école supérieure des officiers, il fut ensuite mobilisé comme officier. Démobilisé et dégouté de la guerre et du militarisme, révolté par la misère du peuple, il fit la connaissance de Michel Guerdjikov qui en 1919 le fit adhérer à la Fédération Anarchiste Communiste de Bulgarie (FACB) qui venait d’être fondée.

Partisan du terrorisme révolutionnaire, il allait être l’un des organisateurs de très nombreux attentats -dont l’attentat contre Grekov rédacteur du journal Slovo organe de la finance, l’organisation de l’évasion de nombreux prisonniers, l’attentat contre Tchouklev le chef de la police, etc.- et le fondateur des groupes de combat et guérilleros réunissant anarchistes, communistes, membres du parti des paysans et sans parti, luttant contre les militaires. Il fut avec Georges Getchev le responsable de la série clandestine du journal Anarchiste (Sofia, 1921-1922) dans lequel son groupe revendiquait chaque action. Il fut surtout actif dans la région montagneuse de Sredna-Gora et prit une part très active à l’insurrection de septembre 1923 lors du coup d’État militaire. Le 14 avril 1925, au col d’Araba-Jonak, il avait organisé une tentative d’enlèvement du roi Boris afin de lui faire signer l’arrêt immédiat de la répression, l’amnistie et la libération de tous les prisonniers politiques. Le roi parvint à s’enfuir tandis que son garde du corps et son adjudant étaient tués.

Bien que lié d’amitié avec le responsable marxiste Georges Bakalov, il était opposé à la politique de « front uni » proposée par les communistes. Le 20 juin 1925, alors qu’il prenait un bain dans une rivière près du village de Bélitsa, il fut assassiné par l’armée dans des circonstances restées mystérieuses. Il avait peut être été trahi par le militant communiste qui l’avait hébergé. Il était alors en train de préparer une opération consistant à arrêter le train Orient-Express près d’Ithiman et ainsi d’attirer l’attention de l’Europe occidentale sur la situation en Bulgarie.

Après la guerre le régime communiste autorisa le sculpteur Alexandre Guigov à participer à l’élaboration d’un monument dédié à Ikomonov.