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HOTZ, Charles “Edouard ROTHEN”
Né à Orbe, canton de Vaud (Suisse) le 21 juin 1874 – mort fin mai 1937 -Employé aux tramways - FAP - Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 26 novembre 2007
dernière modification le 22 mars 2024

par R.D., René Bianco
Charles Hotz

<Charles Hotz Edouard Rothen était arrivé dès ses premiers mois à Marseille où il allait rester pratiquemet toute sa vie. Il fréquenta l’école supérieure jusqu’à l’âge de 15 ans puis son père le plaça chez un épicier en gros pour apprendre le commerce. Le jeune Hotz, qui avait des gouts bien différents, se cachait alors pour lire derrièreles piles de sacs de pommes de terre. A 17 ans, ses parents étant morts, il se retrouva seul avec deux jeunes sœurs à élever ; pour subvenir aux besoins de sa famille il s’imposa alors un travail supplémentaire de comptabilité. Passionné de musique, il collabora au Pavé Marseillais où sous le pseudonyme de Gillet de Juhés il donna des critiques sur les concerts et pièces de théâtre. C’est dans ce journal dont le directeur était Xavier Raynaud un ami de Sébastien Faure, qu’il fit la connaissance de Victor Louis La Trémolière ouvrier relieur, ancien gérant du journal anarchiste L’Agitateur et gérant du Cri de Marseille auquel Hotz collabora également.

Vers 1900 il se rendit à Paris où il travailla 18 mois à la compagnie des tramways et tenta de trouver une situation dans le journalisme. Ne supportant pas les concessions, il abandonna bientôt cette idée et rentra à Marseille.

Au rédacteur d’un journal chrétien qui avait, lors d’une conférence de Louise Michel à Marseille en mars 1904, avait décrit “des hommes en vêtements de travail, fumant, crachant et buvant, qui soulignaient d’applaudissements frénétiques les tirades de Louise”, Hotz avait répliqué “… ma lettre n’a pas pour but de vous faire grief de votre façon de peindre le milieu anarchiste où vous vous êtes trouvé ; d’aucuns célèbrent la beauté des réunions où des travailleurs viennent applaudir les paroles de justice et de liberté ; c’est votre droit de ne pas voir cette beauté et de ne pas la comprendre. Mais votre article trahit l’étonnement inquiet et le malaise que vous avez éprouvé à vous trouver, par hasard, au milieu d’ouvriers, et vous auriez peut-être voulu ajouter que ces hommes qui fumaient, crachaient et buvaient, sentaient mauvais comme leurs pipes. Vous n’avez pas osé, par un excès de délicatesse qui vous honore et comprenant sans doute que, parmi ces gens si mal éduqués, l’art de fleurer bon ne peut être réservé que pour leurs filles, lorsqu’elles sont obligées, pour manger, de se prostituer à des fils de bourgeois pieux et très orthodoxes”. (cf. L’Ere Nouvelle, mai 1904).

En 1912 il était chef de service de contentieux à la Compagnie des tramways de Marseille, était membre du Groupe d’études sociales et classé, avec Jean Marestan auquel il était très lié, comme « communiste libertaire ». Avant et après la Première Guerre mondiale, il donna des conférences libertaires à Marseille. Il collabora à l’Encyclopédie anarchiste dont il rédigea les articles Élite, Grammaire, Ignorantin, Indiscipline, Instruction populaire, Littérature, Musique, Politique, etc. Il collabora également à de nombreux titres de la presse libertaire dont l’Ere nouvelle (Paris-Orléans, 1901-1911) que fondèrent E. Armand et Marie Kugel qui était la sœur d’Esther la femme de Hotz, à l’Idée anarchiste (Paris, 13 numéros du 13 mars au 15 novembre 1924) dont Lucien Haussard fut l’administrateur-gérant et au journal d’A. Barbé, Le Semeur de Normandie (Caen-Falaise, 280 numéros de juillet 1923 à novembre 1936), de 1927 à 1936. Edouard Rothen a également collaboré à La Vie ouvrière hebdomadaire de la CGT. A l’automne 1912, sous le titre "Tauromachie, liberté communale et socialisme", il donna aux Temps nouveaux une série d’articles dénonçant la tauromachie et la maltraitance animale.

Avec Théodore Jean et Casanova, il adhéra à la fin des années vingt, au Groupe des amis de la Voix libertaire de Martial Desmoulins qu’il avait rencontré en 1927. Toutefois Desmoulins précisait “… nous ne le verrons pas souvent au groupe d’action libertaire, et jamais à la Fédération ; il nous fit deux causeries assez fastidieuses sur Rabelais. En les lisant d’une voix monotone, les jeunes gens des deux sexes fréquentant nos réunions, le trouvaient fort ennuyeux”. Il donna des articles à la Voix libertaire (Limoges, 394 numéros de mars 1929 à juillet 1939) pour le compte de la Fédération anarchiste provençale et collabora également à l’organe pacifiste La Patrie humaine (Paris, novembre 1931 à août 1939) de Victor Méric. En 1934, il hébergea Max Nettlau, dont il était l’ami, lors d’un de ses passages à Marseille. Lors du déclenchement de la guerre civile en Espagne, il collabora à L’Espagne Antifasciste (Barcelone-Paris, 22 août 1936 à 8 janvier 1937) publié en soutient au mouvement libertaire espagnol.

Charles Hotz Édouard Rothen, qui était également membre de la Ligue des Droits de l’homme, du groupe JEUNES et de La Patrie humaine, est décédé fin mai 1937. S. Faure lui rendit hommage dans Le Libertaire et E. Armand écrivit qu’il était de ceux “qui font plus de besogne que de bruit”.

Les archives de Charles Hotz ont été déposées à l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam.

Œuvres : - Politiciens : pièce en un acte (Marseille, 1909) ; - b L’art et le peuple (Marseille, 1910) ; - La Liberté individuelle (Paris, 1929) ; - La politique et les politiciens : une duperie, des dupeurs (Ed. de l’Encyclopédie anarchiste, 1934) ; - La propriété et la liberté (Paris, 1934).


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