Isaak Gurfinkiel était arrivé en France le 24 juillet 1923 où il allait successivement résider à Paris 104 avenue d’Italie, 4 rue du Sommerard, 26 avenue de Châtillon, 28 rue Saint-Benoît puis à partir d’août 1926 chez Mme Compère Morel, 60 rue Mazarine, qui était la veuve du député socialiste du Gard. Tout en suivant des cours à la Faculté de lettres, il travaillait comme ouvrier typographe à l’imprimerie du journal de langue russe Les Dernières Nouvelles située 22 rue d’Anjou.
Sous le pseudonyme de Jean Walecki, il fréquentait très activement depuis 1924 les groupes libertaires parisiens et collaborait au Libertaire. En juin 1925 il avait été nommé secrétaire du Comité anarchiste international créé pour coordonner la propagande anarchiste, mais, craignant une mesure d’expulsion, démissionnait le mois suivant. Il était également membre du groupe anarchiste polonais de Paris et le correspondant pour la Pologne du Groupe L’Œuvre internationale des éditions anarchistes dont le siège était à la Librairie internationale 72 rue des Prairies. Assitant régulièrement aux réunions et meetings de l’Union Anarchiste Communiste (UAC) et du Comité International de Défense Anarchiste (CIDA), il collaborait, sous les pseudonymes de Walecki et de J. Mett à La Revue anarchiste (Paris, 1922-1925) de Sébastien Faure, La Revue Internationale Anarchiste (Paris, 8 numéros du 15 novembre 1924 au 15 juin 1925) trilingue (français, italien, espagnol) dont le gérant était Férandel, à l’organe russe Dielo Truda et au Libertaire où à partir de mai 1926 il avait publié une série d’articles intitulés « La décomposition du communisme en Russie ». Il était également le rédacteur du journal anarchiste polonais Walka (La Lutte) publié à Paris. Le 20 mars 1927 il participait à la réunion tenue au cinéma « Les Roses » à L’Hay-les-Roses où était présenté par le groupe russe le projet de plateforme d’organisation (dite d’Archinov) et où il fut notamment l’interprète de Makhno. Cette réunion à laquelle participèrent entre autres M. Ranko, Makhno, Archinov, S. Férandel, Wu Zhigang Chen et Bifolchi, fut interrompue par une descente de police qui a arrêté tous les participants.
Selon la police, il « recevait dans la journée de nombreuses visites de compatriotes, mais sur la remarque faite par la concierge à madame Compère-Morel, ces visites ont cessé. »
A l’automne 1934 il figurait toujours sur une liste de "suspects" sujets à enquête par la Sûreté nationale.