Émigré depuis son enfance à Barcelone, Vicente Granero Gimeno avait commencé à militer vers 1926 au syndicat clandestin CNT de la construction. Il fut à plusieurs reprises délégué syndical et sa participation aux luttes lui valu de figurer sur une liste noire établie par le patronat. Ouvrier autodidacte il fréquentait la bibliothèque de l’École industrielle de Barcelone, était un fidèle lecteur des revues Hoy et Umbral et fut pendant quatre ans le président de l’Ateneo Cultural Amanecer du quartier de Las Corts. Lors de l’insurrection de Jaca, il fut également arrêté lors de la tentative de grève générale de décembre 1930 et interné à la Modelo.

En juillet 1936 il fut secrétaire du Comité révolutionnaire de Las Corts, puis secrétaire adjoint du Comité de défense d’août à mai 1937 où il participa aux combats contre les staliniens. Nommé à cette époque trésorier du comité de relations de l’Industrie collectivisée du bâtiment et de la décoration de Catalogne, il participa en 1938 à un plenum national des fédérations d’industrie, structures qu’il avait toujours défendues. Il fut également le trésorier de la Fédération d’industrie du bois et dérivés. En août 1938 il partait pour le front dans un bataillon du génie.

Exilé en France lors de la Retirada, il fut interné dans divers camps. Installé à Béziers (Hérault) où il travaillait comme maçon, il occupa divers postes de responsabilité au sein du MLE en exil. Il fut de 1960 à 1962 le président de la Colonie espagnole de Béziers. Vicente Granero Gimeno est décédé à Agde le 14 janvier 1977.