Dictionnaire international des militants anarchistes
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GOGUMUS, Charles, Louis, Jean Baptiste
Né à Dijon (Côte-d’Or) le 25 août 1873 - mort le 24 juin 1915 - Employé de magasin - FAR - FRC - CGT - Dijon (Côte-d’Or) - Paris
Article mis en ligne le 7 septembre 2007
dernière modification le 2 mars 2024

par R.D.

L’action syndicale de Charles Gogumus s’exerça à Dijon puis à Paris. Membre du conseil d’administration de la chambre syndicale des employés de la Région parisienne, puis son secrétaire, il fut l’ artisan de l’unification syndicale des employés et assista au XVIIe congrès national corporatif — 11e de la CGT — et à la 4e conférence des Bourses du Travail tenus à Toulouse du 3 au 10 octobre 1910.

Jusqu’en 1906 il avait travaillé à Dijon où il avait fondé le syndicat des employés avant de monter à Paris où, vendeur en lainages, il anima la tendance révolutionnaire de la Fédération des employés et en 1908 participé à la scission de la chambre syndicale aboutissant à la création du syndicat des employés de la région parisienne adhérant à la CGT en tant que "syndicat isolé". Il en fut le représentant au Comité confédéral puis fut désigné permanent au syndicat en 1909.

Membre de la Fédération Anarchiste Révolutionnaire (FAR) et de son « organisation de combat » il habitait 39 quai de Valmy (Paris 10e) et était l’objet d’une surveillance étroite de la police :
Le 28 mai 1910 il participait à une réunion des serruriers en grève où il engageait les grèvistes “à corriger les timorés tentés de fléchir devant les menaces patronales” ; le 9 juin au cours de cette même grève, il demandait aux grèvistes “de sévir avec vigueur contre les rénégats”.
Le 24 juin 1910 lors d’une réunion en faveur de la fermeture des magasins à 19h, il déclarait que “le syndicat était décidé à agir énergiquement par l’action directe, le boycottage si les organisations patronales ne donnaient pas satisfaction”.

Cette lutte continuait en 19111 puisque le 21 mai, la police signalait qu’il “préparait le sabotage des magasins qui ne fermeraient pas à 19h en format des équipes de 10 hommes chargées de renverser les étalages, briser les glaces.” Puis le 14 juin, un nouveau rapport de police ajoutait que “ses équipes seront formées d’individus presque tous recrutés parmi les Jeunes Gardes de La Guerre sociale. Des bombes soufrées, de l’acide sulfurique et des œufs remplis d’encre doivent être utilisés. Un sabotage a déjà été commis dans ces conditions au magasin "Aux Elégants", avenue du Maine.”

Gogumus avait été en 1910 délégué du syndicat des employés de la région parisienne au XI congrès CGT tenu à Toulouse, puis l’année suivante (22-24 juin) le délégué du syndicat et de l’union des syndicats des Alpes-Maritimes à la conférence extraordinaire des fédérations nationales et des bourses du travail.

Administrateur depuis juin 1911 du quotidien officieux de la CGT, La Bataille syndicaliste (Paris, 1638 numéros du 27 avril 1911 au 23 octobre 1915), Gogumus fut également trésorier du Comité de défense des soldats (Sou du Soldat). Il était également membre de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC).
Lors de l’affaire Victor Bintz (voir ce nom), Gogumus fut physiquement agressé au siège de La Bataille Syndicaliste par des militants du Comité Bintz dont Janvion, membre également du syndicat des employés.

Après une longue maladie, Charles Gogumus mourut le 24 juin 1915 et fut incinéré au cimetière du Père-Lachaise le 28.

Dans le milieu des syndicalistes des employés de grands magasins son souvenir est associé à la répression : « Le pauvre est mort des suites des bastonnades qu’il a reçues. » (lettre de la fille d’Émile Gillet, dirigeant du syndicat des employés du Bazar de l’hôtel de ville).


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